samedi 12 novembre 2016

Retour d'Expérience: Ma Transition sur l'Avant du Pied


La foulée est fondamentale à la course. C'est elle qui nous permet de transformer l'énergie des cuisses et des mollets pour nous propulser vers l'avant. Si on active ces muscles les jambes tendues, rien ne se passe, on les tend mais on ne bouge pas. Il faut donc plier les articulations d'une certaine manière, et donc trouver une foulée qui nous permet d'avancer. Heureusement, le corps est bien fait, comme le prouve cette illustration du fonctionnement de la rotule:

Il faut donc positionner son corps de manière efficace à chaque pas, mais la théorie veut que nous aillons la physiologie pour.

Malgré tout, quand on commence la course, on n'est pas très bon. On se rend compte qu'on n'a jamais fait ces mouvements répétés autant de fois. Ça fait mal. Mais surtout on sent bien qu'on ne fait pas les même gestes que ce que l'on voit à la télé. C'est moins fluide, on va moins vite. Notre foulée n'est pas celle que l'on espérait.
On n'a pas non plus des années de courses derrière nous, alors on utilise les muscles que l'on a déjà, les muscles de la marche en particulier. Et au final, on avance bien!

Pourquoi je m'y suis intéressé 

 

Pour ma part, j'étais un cyclotouriste moyen avant de me mettre à la course. Donc un cycliste avec une bonne endurance (sorties de 120 à 200 km) et un peu de puissance, de quoi essayer de faire craquer les copains sur les petites bosses. Mais le vélo c'est long, de se préparer, d'entretien, et même les sorties! Donc on n'en fait que les weekends. En Mai 2011 je me mets à la course à pieds, plus accessible.
Point de départ: des grosses cuisses qui ne marchent qu'en contraction avec le mouvement, et jamais contre le mouvement. Des mollets puissants mais pas très vifs, et une souplesse en dessous de tout.
Par contre en randonnée, je pouvais y aller franco. Ma foulée naturelle était donc assez proche de la marche. Une attaque talon, des jambes très pliées, et peu de temps sans contact au sol. Ça ne me posait pas de problème particulier. Après les quelques courbatures du début (plutôt faibles à ma grande surprise), j'ai pu commencer à courir régulièrement. Je faisais bien attention à toujours être en mesure d'amortir l'attaque du talon les genoux un peu pliés. C'était fatiguant, mais loin d'être un effort surhumain pour moi.

Le gros point qui n'allait pas, c'était la vitesse. J'ai progressé un peu au début, bien sûr, mais j'avais l'impression que pour gagner le moindre km/h, il fallait que je fasse un effort incroyable. Que j'allonge la jambe vers l'avant toujours plus loin. Et plus j'allais vite, et moins c'était agréable. C'est là que je me suis dit qu'il fallait changer quelque chose.

Premier Contact avec POSE

 

Grâce à la magie d'internet, un ami a posté une vidéo sur son mur Facebook qui montrait et décomposait la foulée d'un élite kényan, ainsi que d'amateurs doués. On est en Juillet 2012. Je ne vous montrerais pas de vidéo, car dans un autre post de blog, je montrerais que ce n'est pas la solution miracle. Mais le principe est que plutôt que de poser le talon du pied en premier, comme lors de la marche, il faut poser l'avant du pied en premier! Le tout sous le centre de gravité de préférence, avec un temps de contact au sol le plus faible possible, et une fréquence de pas très rapide. Tout l'inverse qu'une attaque talon à l'avant du corps!

Autant être clair, après ma première sortie, un tour de 6 km que j'avais l'habitude de faire, je n'ai pas pu marcher pendant 3 jours à cause des courbatures. C'était violent. Mais dès les premiers pas, j'ai compris l'intérêt. Plutôt de n'utiliser que le genou et les cuisses, on fait transiter l'énergie par les métatarses, le tendon d'Achille et les mollets.

Comme j'avais bon fond, et que je savais que je me musclais rapidement avec l'entrainement, j'ai persévéré. Je sentais que je pourrais potentiellement aller plus vite qu'avec une attaque talon, et surtout être plus efficace en me blessant moins.

Les Déceptions Initiales

 

Si les sorties courtes se passaient bien, pour les longues distances c'était une autre histoire. J'étais pris de crampes ou de douleurs aux mollets dès l'heure de course passée. Si je forçais un peu, je me retrouvais à marcher en manchot pour les prochains jours. Donc plutôt que ça arrive, je mélangeais les deux types de foulées en fonction de mon état de fatigue.

Mais malgré 3 ans d'entrainement avec plus de 3 sorties par semaine en moyenne, je n'arrivais toujours pas à maitriser les effets secondaires au niveau des mollets. J'ai abandonné mon premier trail long (50 km), après que mes deux jambes crampent au 30ème km. Et c'était deux ans après avoir commencé la nouvelle foulée. Je me suis blessé aux mollets aussi, en Octobre 2015 à ressentir une gêne pendant 3 mois.

Je m'amusais beaucoup plus qu'avec mon autre type de foulée, et je progressais de manière beaucoup plus constante. Je n'arrivais plus à me dire qu'une attaque talon était saine et même faisable. Mais sans objectif précis, je ne pense pas que j'aurais tenu tout ce temps de rééducation.

Une dernière touche m'a permis de commencer à me porter sur de vraiment longues distances, c'est l'ajout des jambières de compression. Je pense que quelques unes de mes difficultés étaient aussi liées à un retour veineux un peu fainéant dans les mollets, et les manchons m'ont bien aidés. C'est à partir de ce moment que j'ai compris que j'avais vraiment bien fait.

Les Résultats


Mon premier résultat flagrant a eu lieu il y a deux ans, avec une participation réussie à l'éco trail de Paris en Mars 2015. Sans douleur, en m'amusant, en parlant même jusque tard dans la course. 80 km tenus en utilisant en permanence le système pied/mollet/cuisses pour amortir les pas. Et surtout le tendon d'Achille pour jouer le rôle d'élastique. Puis, pour valider le potentiel de cette foulée, le marathon de Bruxelles début Octobre 2015 réalisé en 3h05, avec un positive split de plus de 10 min (c'est pas bien, mais en gérant mieux j'aurais peut être pu faire moins de 3heures!)

Tout au long du chemin, j'ai aussi bien plus ressenti mon corps, et amélioré ma souplesse. Cette foulée est extrêmement dynamique, et peut s'adapter à tous types de terrains. Cela débride nos articulations, et fait travailler les muscles adducteurs et abducteurs en permanence, pour nous aider à toujours garder la trajectoire. Mon équilibre est aussi bien meilleur, et je le ressens même sur le vélo (alors que je n'en fais presque plus!)

Enfin, pour couronner le tout mon expérience dans l'Echappée Belledonne a été formidable grâce aussi à cela. De savoir poser le pied automatiquement sur les rochers permet d’éviter les abrasions trop fortes. Pour couronner le tout, je n'ai jamais eu de problème pour courir en descente. La preuve: j'ai couru sur Super Collet, lieu de mon abandon. Le manque de jus ne m'empêche plus d'effectuer ce geste de course, tellement plus efficace dans les descentes que la marche. Sans parler de la fin de l'effet de claquage de l'avant du pied dans les descentes, qui fait vibrer des orteils au talon de manière désagréable!  Bien sûr, monter 1000m, quelle que soit la technique, la gravité fait son travail. Mais pour le reste, avancer m'est devenu quasiment gratuit.

La contrainte est que tant que je ne marcherais pas sur la pointe des pieds, il faudra que je m'entraine avec une très grande régularité pour conserver ces avantages. Et ça, je ne pense pas que ce soit envisageable par tout le monde.

N'hésitez pas à commenter si vous avez des questions, ou des remarques sur ce que j'écris!









mardi 1 novembre 2016

Petit Glossaire Anatomique Français / Anglais pour le Coureur

Je me suis plongé récemment dans des articles scientifiques liés à la course à pied. Afin de les comprendre, il a fallu que je fasse quelques recherches. Je vous propose donc un petit tour de ce que j'ai appris. Je commence par l'anglais quand c'est juste de la traduction, le français quand c'est surtout une explication

Traduction Rapide de Termes Courants

 

On tombe facilement sur ces termes, même dans des discussions internet.

Joints: Les Articulations
Calf: Le Mollet. Les muscles de l'arrière du mollet sont le gastrocnémien (le ventre de la jambe, le plus gros et avec deux lobbes ou corps bien définis) et le soléaire. En gros le gastrocnémien sert pour sauter et courir, et le soléaire pour marcher et quand le genou est très plié.
Shin / Shank: le devant du mollet (un nom du tibia est shinbone)
Hip: La hanche
Pelvis: Pelvis ou Bassin
Thigh: la Cuisse
Glutes / gluteal muscles: Fessiers, en particulier les trois muscles qui les composent
Hamstrings: Ischio-Jambiers, muscles de l'arrière de la cuisse: le biceps fémoral, le semi membraneux et le semi tendineux
Heel: Talon

Muculoskeletal : Musculo-Squelettique ( qui touche un ou des muscles, ou un ou des os)
Fascias / Aponeurosis : Fascias ou Aponévroses:
Ce sont des tissus résistants et élastiques qui entourent les muscles et les tendons. On connait surtout son rôle dans le cadre du pied. En effet c'est lui qui lui permet de rester vouté. De ce que j'ai compris, il peut aussi avoir un rôle actif (se tendre et détendre) et permet aussi de ressentir la position de nos membres. Dans "Natural Born Heroes", Mc Dougall nous explique qu'ils suppléent les muscles en mode "automatique". Je n'ai pas encore lu sur le sujet ailleurs.

Quelques termes liés à la course

 

Gait : La Foulée ou la démarche, selon que l'on court ou marche
Shod : Chaussé. To shoe est le verbe chausser en anglais, et son participe passé est irrégulier.
Barefoot: Pieds nus
Sole : semelle
Midsole: Centre de la semelle entre la partie qui touche le pied et celle qui touche le sol.
Rearfoot : Postérieur du pied (vers le talon)
Forefoot : Partie antérieure du pied (vers les orteils)
DOMS / Delayed Onset Muscle Soreness : Les Courbatures

Les termes de positionnement des muscles

 


https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_de_r%C3%A9f%C3%A9rence_en_anatomie#/media/File:Anatomical_directions_(fr).svg

On trouve souvent ces termes, en particulier latéral et médial.
Médial (en anglais medial) signifie qui se rapproche du plan médian, plan coupant le corps de haut en bas et de l'avant vers l'arrière. Cela veut dire que la partie médiale d'un muscle est la partie la plus proche du plan médian, et non la partie centrale du muscle.
Latéral veut donc dire qui est éloigné du plan médian.


Les termes de mouvement 

 

L'adduction (adduction) est le mouvement qui permet de bouger les membres vers le plan médian
L'abduction est l'opposé

Inversion / Éversion et Pronation / Supination (inversion / eversion and pronation / supination)
Ce sont des termes liés, même si j'ai plus souvent vu inversion / éversion pour des tests statiques de souplesse du pied, et pronation / supination pour des positions de foulée en particulier en attaquant le sol.
https://en.wikipedia.org/wiki/Anatomical_terms_of_motion#/media/File:Eversion_and_inversion.jpg

See original image
http://www.jogging-plus.com/entrainement-course-a-pied/coureur-debutant/pronateur-neutre-supinateur/
Dorsiflexion et flexion plantaire (Dorsiflexion and plantar flexion). Les mouvements dorsaux et plantaires, comme illustrés par le premier schéma. Pour le pied:

Contractions excentriques (eccentric contractions): Contraction du muscle s'opposant au mouvement du membre. Typiquement utilisées pendant la course lors de l'attaque. A noter que toute énergie dissipée par les muscles de cette manière ne se retrouve pas sur les articulations.

 Des Parties du Corps d'Intérêt (avec des images)

 

On commence facile: le tibia (tibia)
Tibia - frontal view.png
https://en.wikipedia.org/wiki/Tibia#/media/File:Tibia_-_frontal_view.png
Les métatarses (maetatarsals)
File:Metatarsal bones01 - superior view.png
https://en.wikipedia.org/wiki/File:Metatarsal_bones01_-_superior_view.png

La rotule (patella)

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f0/Syndrome_rotulien_002.jpg

Le Tendon d'Achille (Achilles Heel)
Le tendon d'Achilles débute dans sa partie supérieure (proximale?) par la réunion des lames fibreuses des muscles du mollet. Il n'y a donc pas un point d'attache unique, qui pourrait être un point faible de rupture.

Achilles-tendon.jpg


Le calcanéus (calcaneus) : le plus gros os du talon. C'est un os très biscornu, qui permet à beaucoup de tendons de s'y attacher, en particulier le tendon d'Achille.


https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d7/Calcaneus_Vue_sup%C3%A9rieure.png

Quelques Pathologies du Coureur

 

L'étiologie (aetiology) est l'ensemble de facteurs menant à une maladie ou une blessure.

Aponévrosite ou Fasciite Plantaire (Plantar fasciitis): Inflammation du fascia plantaire, utilisé par la flexion du pied lors de la course.

Syndrome Rotulien (Patellofemoral pain syndrome): Lorsque la rotule appuie sur le fémur de manière douloureuse.
File:PFPS.png


Syndrome de(s) Loge(s) (Compartment Syndrome): Augmentation de la pression sur le muscle qui empêche la circulation.














samedi 8 octobre 2016

Les bienfaits de courir à jeun

Un premier test

J'ai lu le nouveau livre de Christopher McDougall, Natural Born Heroes. Je n'ai pas particulièrement adhéré au style d'écriture. Mais il sait tenir le lecteur en haleine, entre un mélange de suspense historique et... des promesses pour améliorer ses performances. 

Alors dans un premier tempsil nous explique de ne pas trop réfléchir à sa course, utiliser le terrain, se fondre dans la nature. Bon, l'échappée belle en Salomon légères et sans bâton prouve que c'est déjà plutôt mon style.

Mais le second point est un peu plus surprenant, c'est à propos de dépendance aux sucres. Il propose un régime de deux semaines pour tester de ne bruler que de la graisse pendant l'effort. Mais là, pour moi ce n'était pas le moment. Donc j'ai essayé d'appliquer le principe de manière plus légère, en modifiant quelques habitudes seulement.

Après l'échappée belle que j'ai abandonné à court d'énergie, pouvoir puiser dans notre réserve de graisse presque infinie, c'est tentant!

Manger Moins de Glucides

Ça fait déjà un moment que j'avais diminué ma consommation de glucides, et en particulier les glucides simples. Mais là j'ai essayé de faire des repas entiers sans glucides ou presque. Salade et bon bout de bidoche, avec un laitage nature et des amandes. Le matin, fini les flocons d'avoine, et bonjour les œufs avec plein de beurre. 

Mais au final, avoir une alimentation sans glucide du tout demande trop d'investissement et de changements d'habitude que ce que je peux me permettre en ce moment. Donc je garde les fruits et les légumes cuits, ainsi que des pâtes complètes et autres graines de temps en temps.

Mais je me suis remis à faire quelque chose que je ne faisais plus: courir à jeun.

Courir à Jeun

Donc le matin, je cours. J'ai la chance de pouvoir aller au travail en courant, donc c'est assez parfait. Pour ne pas être trop fatigué, et aussi, d'après les spécialistes cité par McDougall, pour utiliser la graisse, j'ai limité mon rythme cardiaque à  180 - [mon age], soit 150 BPM.
Donc tous les matins c'est 13.5km, un sac sur le dos, sans avoir mangé. A l'arrivée c'est petit déjeuner d'œufs durs et de fruits.

Je pourrais vous dire ce que j'ai ressenti, mais j'ai des vraies stats!

 Donc pendant ces 5 semaines, j'ai couru 4 à 5 fois par semaine avec mon capteur cardiaque. Polar crée un indice de course à pieds en fonction du rythme cardiaque et la vitesse, parfait pour mesurer ma progression! Et les résultats sont vraiment là. En un mois, Polar m'indique +6.2% de performances. Et un marathon possible, sac sur le dos, en 2:52!
Après une année intense, pouvoir s'améliorer autant en un mois, c'était inespéré! Surtout pour moi qui était un grand fan des intensités seuil ou des intervalles! S'améliorer en courant si peu vite, si j'avais su avant...
J'ai aussi pris un temps sur une petite côte de 300m sur le parcours.

 Ce que l'on voit avec ce graphique est une certaine tendance à la baisse du temps de montée, donc à l'amélioration de la performance! A noter la corrélation inverse entre BPM moyen et temps de montée: en effet, quand je monte trop dans les BPM, je ralentis beaucoup pour redescendre sous 150 BPM. Donc le temps de montée est plus important que si je gère mieux mon effort.
Mais la tendance est bonne!

En plus, aucune prise de poids. Au début c'était même le contraire! J'étais déjà maigre en sortant de l'échappée belle, et là je me suis retrouvé à un bas historique. J'ai donc mangé encore plus, ce n'est pas bien grave!

 Le Vrai Test


Alors c'est bien gentil tout ça vous me direz, mais en quoi ça ne prouve pas que c'est juste une habitude de prise? Que le cœur s'habitue et puis les jambes ne suivent plus?
A vrai dire, je n'y croyais pas non plus. Je me sentais bien, mais niveau performances ça ne veut pas toujours dire grand chose. Ce qui était cool avec cette période, c'est que je m'étais inscrit sur un 10k tout plat, beaucoup de bitume sauf au début et à la fin: l'Odyssea au parc de Vincennes. 

Le 2 Octobre, juste avant ma dernière semaine, me voilà donc sur la ligne de départ. 
J'arrive au départ à l'heure, un miracle vu la queue! mais je ne suis pas dans les premières positions. 
Tant pis je m'élance à fond et vais donner le meilleur. On part sur l'hippodrome, et mes chaussures routes n'adhèrent pas top. En plus je me fais tous les extérieurs pour pouvoir doubler sans trop perdre d'influx. Le premier km passe, je me chronomètre un peu au dessus des 3:30. Pas mal! Je me dis que je peux tenir ce rythme au moins jusqu'au 5. Je ne cesse de doubler des coureurs. Le peloton se clairsème et je me dis que je peux faire quelque chose. A 3:30, les kilomètres défilent vraiment vite! Plus habitué aux 7/10 min/km du trail, c'est que du bonheur. En gros du 17km/h au lieu de 9 à 6km/h.
Au 5ème je me sens encore mieux qu'avant! J'en remets une couche à la sortie d'un virage. Un petit groupe en train d'éclater est devant moi, ça me fait autant de points de mire successifs.
Arrivé au 8ème, toujours aucune baisse de rythme. J'entends un souffle derrière moi. Rhaa! Je me fais doubler par un concurrent qui a retrouvé un second souffle! Je ne vais pas me laisser faire comme ça. J'accélère et reste dans son sillage, mais il en a gardé sous la semelle. 
Au sprint final dans l'hippodrome, mes chaussures glissent et je n'arrive pas à tout donner. Bah, une place de moins, je coupe ma montre. 35:48!
Et oui,  je n'ai vraiment pas baissé de régime, alors que je n'ai regardé ma montre qu'au premier km. Si on enlève les quelques secondes de prises pour activer / éteindre la montre, ça fait 35:45 au final.
C'est en gros le rythme que je tenais sur piste, et seulement pour la durée d'un test de Cooper soit 12 min.

La caution scientifique

 

Il faut bien avoir en tête que ce que dit la science sur l'alimentation, c'est que des méthodes qui marchent sur des individus peuvent complétement échouer chez d'autres. C'est pourquoi pouvoir mesurer au jour le jour les effets est primordial. Moi qui stagnait en running index depuis deux ans, les progrès sont fous! Mais ça ne sert à rien de se lancer dedans sans pouvoir avoir de preuve tangible de ses progrès. 
Si les méthodes ne sont pas généralisables, les besoins en carburant le sont. Et en plus de bruler des glucides, l'envie de vouloir bruler plus de graisses pendant l'effort me vient de cet article: http://m.bmjopensem.bmj.com/content/1/1/e000047.full. Et plus particulièrement de ces graphes:
Ces graphes montrent la consommation de graisse et de glucides entre des athlètes élite (Well Trained ou WT) et amateurs (Regular Trained ou RT), lors de tests de VO2 max. Et ce qui est incroyable, est que les deux groupes consomment la même quantité de glucide ou presque, mais la différence vient de l'utilisation de graisses en plus par le groupe WT. 
Bref, quand j'ai vu qu'il pouvait exister des méthodes pour améliorer cette consommation de graisse, j'ai tout de suite voulu essayer.


Conclusion

 

Cette expérience de courir doucement et à jeun a vraiment porté ses fruits. Ce rythme me permet en plus d'arriver en pleine forme au boulot, et je peux tenir toute la journée sans plus de difficulté. Je gagne de précieuses minutes le soir, quand il y a le plus de choses à faire.
Je crois que je vais continuer sur ces conseils, et essayer de passer deux semaines sans glucides. En attendant, je vais continuer à mesurer mes progrès, et m'assurer que je ne fais pas fausse route.




 

dimanche 4 septembre 2016

Station de Trail de Bures sur Yvettes

Hop, je vous propose un article rapide sur la station de trail de Bures sur Yvette. Je m'y suis rendu un matin de Juillet, en semaine, et ai pris quelques photos.

On y arrive assez facilement par le RER B direction station Bures sur Yvette. Dès que le paysage commence à donner envie, après Palaiseau à une trentaine de minutes de Châtelet, la petite station apparaît. En venant de Paris, on traverse les voies pour aller en direction du centre puis du stade de la ville. Quelques snacks, boulangeries et restaurants peuvent servir pour un en cas d'après course.

A l'arrivée sur le stade, il faut prendre la petite porte près de l'entrée principale. Il n'y avait personne quand je m'y suis rendu, mais les indications sont suffisantes.

On a droit à un grand vestiaire pour homme et un pour femme pour se changer, avec toilettes et douches. Attention, il n'y avait pas d'eau quand j'y suis allé, mais pas trop sale je n'ai pas cherché à trouver le gardien non plus.
Les vestiaires marchent par code, et ils étaient touts fonctionnels permettant à une bonne dizaine de personnes de laisser des affaires. Le code permet de se passer de pièce de 1€, mais il ne faut pas l'oublier!

Voici les deux photos que j'ai prises, si elles peuvent servir à se faire une idée du local:


 C'est standard, mais propre et fonctionnel, parfait pour se changer!


J'ai testé un des deux grands circuits. Le balisage est relativement faible en forêt, mais pas trop mal en ville. Il faut souvent aller tout droit tant qu'il n'y a pas d'indication. En plus, avec l'urbanisation du coin, il faut parfois se faufiler le long de clôtures. Mais au final, malgré deux trois fausses routes, j'ai pu retrouver mon chemin à chaque fois. J'y gagnerais à y retourner plus régulièrement! En plus, pou ne rien simplifier, mon GPS de téléphone ne fonctionne pas, donc impossible d'utiliser l'application.


Au final, c'est quand même une super initiative, et ça met à disposition des citadins quelques bosses très sympathiques!

mardi 30 août 2016

Compte Rendu - l'Echappée Belledonne 2016

http://www.lechappeebelledonne.com/
144km, 11000mD+,  459 partants, 159 arrivants.
Temps: chaud et beau


 Un Trail Majestueux, un Coureur un Peu Court

Je vais commencer par couper court à tout suspens, non je ne suis pas finisher. J'ai arrêté à Supercollet, au km 97, après 8000m de dénivelés. Impossible de mettre un pied devant l'autre sans être complétement essoufflé. Sur du plat, j'aurais continué certainement, mais l'étape suivante faisait 16km et 1400m de dénivelé positif. Sur les 459 partant, je suis tout de même "classé" 161ème, pour dire le nombre d'abandons dans les ravitaillements précédents.

Mais qu'est-ce que le chemin pour arriver là était super! Et que d'erreurs j'ai pu faire. Une distance, un D+ et une nuit à passer pour la première fois, ça faisait beaucoup d'inconnues.



L'avant course

 

Comme prévu, j'ai profité des vacances pour courir en Ardèche pour les chemins techniques, puis dans les Ecrins pour l'altitude avant de couper une semaine. Ces deux semaines de course se sont très bien passées, avec deux sorties plutôt longues (70 km / 2000m D+ en Ardèche et 38km/ 2800m D+ dans les Ecrins) entrecoupées de petits footings d'une heure ou deux et de randonnées.

Par contre, la semaine de repos n'était pas idéale. Je n'ai pas réussi à sortir du rythme "vacance" pour l'alimentation, et je sautais encore des repas 3 jours avant la course. Heureusement je m'en suis rendu compte, et j'ai repris un rythme de 3 repas copieux, mais je suis parti en me sentant moins plein que d'habitude, et avec aucune prise de poids.

Une chose que j'ai bien faite, c'est de me racheter des chaussures la semaine avant les Ecrins. Les Sense Ultra que j'avais étaient un peu trop serrées au niveau du petit orteil, et j'ai donc pris la taille au dessus avec succès.

Je suis allé récupérer mon dossard au plus tôt le Jeudi, pour finir de préparer mes sacs rapidement, quand les magasins sont encore ouverts au besoin. Evidemment, tous les trailers avaient eu la même idée, et c'était un peu la cohue!

Il était ensuite temps de préparer le sac de course. Rien de très original: équipement obligatoire (cuissard long, veste, sous couche, bandages...), eau et nourriture (Poudre sucrée/salée pour l'eau, saucisson maigre, mélange amande / cranberries, barres et pâtes de fruits)

Pour ces course, l'organisation nous trimballe un sac d'allégement, que l'on peut utiliser à deux ravitaillements: Le Pleynet et Super Collet. J'ai fait le pari de le remplir bien: deux tenues de rechange, chaussures, deux salades de riz et de quoi me remplir le sac de course en ravitaillement. Le sac (type sac de riz 20 kilos) était plein à craquer. Ça me rassurait avant le départ. Je n'aurais aucun soutient aux ravitaillement, donc il fallait bien tout emporter!

Niveau habillement, je suis parti sur: Chaussures Sense Ultra, Chaussettes BV sport, jambières BV Sport, Short Kalenji, T shirt Salomon, casquette légère. Et pas de bâtons. Plus par manque de connaissance que par fierté, je n'ai pu entrainer mon équilibre que sans bâton, et sur ce type de terrain je ne voulais pas prendre de risque de chute.

Pas trop le temps de potasser le parcours, je pensais garder un bon rythme, et que les kilomètres finiraient bien par passer de toute façon.

Du Départ jusqu'au Refuge Jean Collet: 39,2km, 7h50

 

 J'arrive au départ avec un peu plus de 40 min d'avance. Je peux garer la  voiture à Vizille dans un parking de la ville. Parfait: elle pourra y rester jusque dimanche. A 5h20, je change de chaussures et je vais sur la ligne de départ. Petit déjeuner servi, je mange du quatre quart pour bien me caler. Le temps passe plus vite que d'habitude j'ai l'impression. Vérification du téléphone portable, envoi d'un message pour dire que tout va bien, et c'est parti à 6h00. Les deux premiers ravitos vers le foyer du fond de l'Arselle et le refuge de la Pra sont bien roulants. Il fait un peu chaud, mais pas de surchauffe en buvant bien. Je remplis ma poche d'eau pure par contre, ayant plus besoin de me rafraichir que de sucre. Déjà, certains poussent trop, et ça s'entend. Je prends un rythme qui me va bien, sans forcer sur les jambes. Je croise tout le temps les même personnes, ce qui me rassure, je ne vais ni trop vite ni trop lentement. Avant le foyer, profitant des derniers moments de forêts, je revis un peu cette scène des Monty Python

Ça me fait rire. Du coup je ne suis plus très concentré, et m'étends dans l'herbe 200m plus loin, surpris par un caillou caché. Sans gravité, mais ça m'apprendra! A partir du refuge de la Pra, changement de décors. On est vraiment à plus de 2000m, et on va s'attaquer au point culminant. Une pente sèche jusque 3000m. Je reste bien à mon rythme, et je me fais légèrement doubler au début mais ça ne dure pas. Je me trompe 20 mètres de chemin, suffisamment pour surprendre des petites marmottes à l'abri de l'agitation derrière un rocher. Le groupe est encore compact à ce stade, du coup je double des personnes en descente. Je m'amuse vraiment sur les cailloux, et même si on ne va pas vite, ça change du bois de Vincennes! Au final, je ne vois vraiment pas passer ces 8 heures, et j'arrive au refuge Jean Collet très content de ma progression. J'ai passé ces trois ravitaillements rapidement, et au final je n'ai pas tant mangé que ça. Je n'avais pas faim, mais ça aurait peut être valu la peine de se forcer un peu. Surtout que je n'avais aucun problème gastrique. Niveau jambes, la fraicheur est là, aucune douleur ni gène.


De Jean Collet à Habert d'Aiguebelle: 9km, 712m D+, de 7h50 à 10h20 de course

C'est là que j'ai compris ce que c'était l’Échappée Belle. Et encore, c'était pas très dur. Mais ça n'arrête pas de monter et descendre. Pour repartir de Jean Collet, Des lacets serrés nous amènent sur un pierrier, de nouveau. Je commence à faire très attention au rythme que je prends. Surtout, ne pas forcer, la route est encore longue. L'altitude commence à me peser aussi. A plus de 2000m, c'est de plus en plus long de reprendre son souffle. Je gère quand même bien cette partie, mais je ne fais pas le malin. On n'a pas encore fait la moitié. Je bois toujours bien, mais je mange peu. Mon stock de saucisson est quasiment intact, j'ai juste pris  une pâte de fruits. Sur ce rythme, j'ai l'impression de ne jamais avoir faim. Ca m'était arrivé lors de mes sorties longues les semaines précédentes. Je ne mangeais qu'au bout de 7 heures de course un sandwich. Donc je pensais que ça marcherait comme ça. A Habert d'Aiguebelle, je prends une délicieuse soupe de pois. Je me retiens d'en prendre une deuxième, n'ayant jamais essayé de manger ça en course. Il faut bien se reposer ici, l'intervalle suivant est très long et commence très dur. Donc je prends vraiment mon temps.


De Habert d'Aiguebelle au Pleynet: 17km, +1158m, de 16h20 à 21h25

 Là, là, c'était fou. Juste avant la base de vie. Je m'en étais sorti avec moins de 11 heures au compteur, et j'espérais vraiment être à la base avant la nuit. Un ami m'avait prévenu du rajout du col de l'Aigleton avant le col de la Vache. Il ne m'avait pas dit que c'était l'un des coins les plus raides du parcours. Sans batons, une seule solution, s'aider de ses mains pour agripper les rochers. Même pas besoin de se pencher la plupart du temps. Je ne vais pas vite du tout. Je n'ai pas trop d'énergie, et ça commence à m'inquiéter. Mais je me dis que ce n'est pas un sprint. Du calme. Au sommet de l'Aigleton, la bonne surprise. Alors que je me signale d'un ferme "Bonjour, cent quatre-vingt dix-sept", le signaleur me réponds: "Ha, on m'a parlé de toi!". Pfiou, ça fait du bien de papoter. Le décors magnifique, des conseils, des encouragements, et ça va mieux. Oui je vais aller au bout, je me dis. Mais la distance est encore longue jusqu'au Pleynet. On a fait à peine un ou deux kilomètres depuis le ravitaillement.

Ça enchaine sur une petite descente. Je prends de l'eau au torrent, comme conseillé. C'est frais, il fait beau. On discute avec d'autres trailers et on continue. C'est pas trop dur, on suit le torrent. Puis on en traverse un autre, et ça remonte déjà. Au début, c'était plutôt doux comme montée. Je ne vais pas trop vite et mange une barre. On attaque le col de la Vache. Je ne vois toujours pas pourquoi on lui a donné ce nom. Vus les cailloux,  l'altitude, l'absence de prairie, soit c'est un terme géologique local, soit une vache, éprise d'amour pour un bouquetin, a décidé de faire un pic nique toute seule là haut, à la grande surprise de son propriétaire.

Mais la forme revient bien dans ce col. Une très bonne surprise. Je fais ma montée, en sautillant entre les cailloux, en m'agrippant comme je peux avec les mains, et j'arrive au sommet plus vite que prévu. Et plus vite que les autres! Je me retrouve seul au col, avec des randonneurs qui doivent bien voir le spectacle des trailers qui s’arrêtent dormir quelques instants, allongés sur les plus gros rochers. J'entame donc le long chemin qu'il me reste (encore 11km!) vers le Pleynet. Je passe la bascule du col, bien raide, et arrive sur un pierrier. Et là, un bouquetin! en plein milieu du chemin! Je m'avance tout doucement, avec ses cornes énormes je n'avais pas envie qu'il se rende compte qu'il était plus fort et faisait à peu près le même poids que moi! Il s'écarta du chemin, et j'ai pu continuer. La rencontre fut sublime.

Bon, c'est parti pour 3 / 4 heures de galère. J'arrive sur les lacs des 7 Laux. C'est roulant, mais je suis absolument seul. Je n'ai pas trop la motivation d'aller vite. Je me concentre donc sur de la récupération. Je mange un peu quand même et avance sans vraiment courir. Je croise une famille de signaleurs (incroyable cette ambiance et cet engouement!), encore 8 km. Puis on arrive à un refuge, avec un point d'eau et un secouriste. Je fais le plein, je parle un peu. On va attaquer une descente, mais après il y aura encore 5km de petites montées et descentes.

Ces 5 km se font quasiment tous avec une vue sur la base de vie! qu'est-ce que c'est sadique! Heureusement, je me suis fait rattraper dans la descente, et je fais cette partie accompagné. On sort les lampes frontales, je ne m'étais pas rendu compte à l'inscription qu'on serait aussi tard dans l'été. La dernière descente est super roulante. Enfin. Deux kilomètres de pure course, assez rapide. Je rattrape d'ailleurs la deuxième féminine, et arrive avec une petite minute d'avance sur elle au Pleynet.


L'arrêt au Pleynet: 1h10

Autant être clair, rien ne s'est passé comme prévu. C'était horrible. Une agitation constante. La coureuse se fait interviewer juste à côté de moi, des paroles qui n'ont pas beaucoup de sens pour un néophyte "gérer la nuit", "garder le rythme", "contente d'être à cette place". Impossible de se concentrer sur soi. Je mange un peu et me mets à grelotter. Vite je vais chercher mon sac pour me changer. Cette nuit ce sera manchette et chaussettes propres. Et là, l'horreur. Rien n'est rangé dans le sac. L'espace pour se changer que je choisis n'est pas pratique, le banc instable et il y a du monde. Je fais tout dans le désordre. Résultat, quasiment 30min pour changer de vêtements. Je suis fatigué, et je commence à ne plus trop me rendre compte de ce qui se passe. Je mets une temps fou à ranger mon sac. Manger copieusement ne me dit rien. Je laisse filer le temps sans m'en apercevoir.  Je picore au ravitaillement, mais je suis loin d'un vrai repas. J'oublie d'aller aux toilettes. Je ne dors pas. Malgré tout, après 1h10 je me sens bien. Je décide donc de repartir.


 Du Pleynet à Gleyzin, et dans la bergerie: 15,4km, 1054m D+, de 22h30 à 3h20

 

Ça y est, c'est ma première nuit de trail qui commence. Et ça va plutôt très bien! On démarre avec une descente très roulante. Je marche avec un concurrent le temps de digérer, puis quand on se fait doubler, je décide de prendre le rythme de la personne devant. On court bien jusqu'au pied de la montée. Je me sens plutôt très bien à ce moment. Une heure de pause, forcément ça aide quand même un peu. J'attaque la montée en bonne forme, en plus c'est en forêt! Un terrain dans lequel j'ai beaucoup plus l'habitude d'évoluer!

Malheureusement, à environ 100m de D+ du premier chalet, la fatigue me rattrape violemment. Impossible d'avancer, le champ de vision réduit au strict minimum, et des douleurs dans le ventre. Je m'arrête donc en bord du chemin pour manger un peu et essayer de dormir, même si ce n'est pas confortable. Assis sur mon caillou je ferme les yeux. Je n'arrive pas vraiment à dormir, il fait trop froid. On me parle d'un petit chalet plus haut, et ça me parait être une bonne idée. Je récupère un peu et repars. Et puis je passe devant le chalet et ça va! je suis pas si mal en fait! En plus, à Gleyzin il y a des lits et un dortoir bien abrité à basse altitude. Je vais donc pousser.

Mais à peine passé le chalet de 5/10 minutes, ça recommence. Un peu moins fort. Donc je me repose un tout petit peu et repars. Et puis ça recommence. Là je sors mon coupe vent et mon road book, mets mon sac sous la tête et on trouve un coin pour m'allonger. Je prends confiance, plus trop de dénivelé. J'aurais du réviser. Je regarde les étoiles. C'est sublime. Mais très vite je sens que ce n'est pas l'idéal pour récupérer. Trop froid, trop penché et trop d'agitation avec les coureurs qui passent. Je reste presque 10 minutes et ça suffira. Mon champ de vision est suffisamment large pour entamer la descente, et ma lucidité retrouvée me permet de mettre ma frontale à fond et non plus en économie... Houla, la nuit c'est dur, et surtout impossible à préparer. Je comprends là que j'apprends, mais que finir va être compliqué, très compliqué.

A la bascule vers la descente, j'échange deux mots avec un coureur. On s'assoit un peu. Il veut dormir, je veux dormir. On fait un pacte, on dort ensemble 20 minutes à Gleyzin. Motivé, j'arrive quelques minutes après lui. Bien sur au début je ne parle pas à la bonne personne, mais heureusement il me rattrape au moment où je vais dans le dortoir. Mode zombie activé. On se fixe 20 minutes. Une bénévole super sympa s'occupe des réveils. Je m'endors rapidement, les pensées et les rêves sont d'une inconsistance rares. Il n'arrive pas à dormir, et on se met d'accord pour 15 minutes de plus. Je me réveille en pleine forme! Petit déj avec thé, quatre quart, abondance. Ha oui, le thé. Je me lève et là, étoiles et besoin de courir aux toilettes! J'y vais, et heureusement tout passe, et par le bon côté. On va pouvoir attaquer le col du Morétan.

De Gleyzin à Périoule: 9,8km, de 4h40 à 8h30, 1400m D+

Le Morétan c'est LE gros morceau de la nuit. C'est aussi une des montées les plus dures de toute la course, qui arrive après près de 90km. Bref, pas facile. Mais là, on a bien dormi, pas trop mal mangé et donc on repart confiant. Je ne vais pas vite, mais hors de question de s'arrêter complétement au milieu du chemin comme avant Gleyzin. Je suis mon acolyte, et on parle bien. On arrive au chalet de mi-montée et on peut imaginer le col entre deux pics, dans l'aurore. Magnifique. Motivés, on repart et c'est une montée comme j'aime, comme le col de la Vache. Technique, des rochers, des pentes extrêmement raides. Je profite mais je ne vais pas bien vite, je le sais. L'altitude refait des siennes, et je suis essoufflé trop rapidement.

Arrivés en haut, le spectacle est magnifique. Le jour se lève, on discute bien avec les bénévoles. La montagne va nous permettre de rester encore un peu à l'ombre. Pas de folies par contre. On tient la corde toute la descente technique. Le névé est encore gelé de la nuit, et les cailloux bien instables. On retrouve aussi un autre trailer et on fait donc la descente à trois jusqu'au ravitaillement.

Et quel ravitaillement! Pas particulièrement pour la nourriture, non, mais dans un décor sublime. Au milieu d'une immense prairie, entourée de montagnes majestueuses, une petite tente nous attend. Les bénévoles sont d'une gentillesse et d'une utilité à toute épreuve. Ayant peur de l'insolation avant le prochain ravito, ils me donnent un peu de crème solaire. Ça ne les choque pas quand je leur dis que je suis originaire des Vosges. L'étape qui nous attend je le sais n'est pas la plus difficile. Mais je sais aussi que si je n'arrive pas à la passer, ou de justesse, il faudra se poser de bonnes questions à Super Collet.


De Périoule à Super Collet, de 8h30 à 11h30, 9.7km, 630m D+

On attaque avec un parcours assez roulant. On reste groupés à deux. Même si je pourrais aller un peu plus vite sur le roulant, je sais qu'il faut que je garde de l'énergie. On redescends dans une forêt de basse altitude, et on commence à entamer la montée. C'est facile, c'est un chemin tout droit dans la pente! Je commence à un bon rythme, et assez frais. Je monte pas très vite, mais suffisamment pour doubler une ou deux personnes. Je laisse partir devant mon soutien, beaucoup plus à l'aise que moi en montée.

Le chemin devient vraiment roots. On est dans un ruisseau, on sent que peu de monde l'emprunte en temps normal, la végétation recouvre la trace. Mais ça, j'ai l'habitude, alors je ne m'en fais pas trop. La raideur du début se relâche un peu, et malheureusement je me sens toujours de moins en moins bien. Je ne trouve plus de rythme, et au moindre pas j'ai l'impression d'être à fond. Mon eau, dans laquelle j'ai rajouté de la poudre, a un goût de sel, et c'est tout. Je me traine. de nouveau, je me fais rattraper. Chaque pas devient difficile. Chaque remontée est compliquée. Je suis essoufflé en permanence.  Enfin, deux kilomètres de descente vers le ravito. Ma technique me permet de courir sans forcer dans ces conditions, et j'en profite à fond.

J'arrive à Super Collet, mais je pense bien que c'est la fin. J'essaie de garder un peu d'espoir et fonce vers le ravitaillement. Ça va aller. Mais non, tout me parait dégueulasse. Rien ne me fait envie. Je m'assois, et j'annonce que je ne vais pas repartir tout de suite, voire pas du tout, à mon accompagnateur du Morétan. Pfiou, quelle émotion, c'est dur. Je prends presque la décision, et commence à organiser mon rapatriement. Mais j'ai du temps, et mes intermédiaires ne sont pas nuls malgré le calvaire. Je vais donc faire une sieste dans la prairie pour reprendre mes esprits.

40 minutes de repos dont 20 bonnes de sommeil profond, je me lève. Difficilement, trop difficilement. Là c'est bon, c'est la fin. Je rends mon dossard, et les organisateurs savent ne pas pousser quand il ne faut pas. Le prochain ravitaillement se trouvait à 16km et 1400m de D+, bien trop pour mon organisme à ce moment. Une entrée dans l'iPhone et c'est officiel, je n'ai plus qu'a attendre le bus, trimballant mon sac d'allégement beaucoup trop lourd. Une nuit et une base de vie trop mal gérées auront eu raison de toute ma bonne volonté.


Epilogue

Dans le bus vers Allevard puis dans la voiture, mon état ne s’améliorait pas rapidement du tout. A chaque occasion, je m'endormais. Couché à 20 heures, j'ai fait une nuit profonde et complète. Le lendemain matin, je comprends ce qui n'allait pas au niveau du goût: impossible de sentir le sucré! Tout est fade, le Nutella sent la mauvaise huile vaguement chocolatée, les yaourts au fruit ont juste un arrière goût de fraise. L'odorat va bien, le thé est bon. Mais le sucré, rien. Heureusement, c'est revenu assez vite dans la journée.

Plus je repense à la course, et plus je me dis que j'ai surtout énormément sous-estimé mon manque de lucidité. Pour la prochaine fois, je me fais une check list pour les bases de vie et je me force à manger un repas copieux, voire à dormir. Je prends aussi un vrai plan de course, avec le profil détaillé et les difficultés entre chaque ravitaillement. Je ne me rappelais que du début quand je suis parti, et j'aurais peut être mieux passé la montée vers Super Collet si j'avais su qu'après c'était encore super dur. Et puis j'aurais pas arrêté de manger. 1000m de D+, ça prend toujours la même énergie, et il faut bien la rentrer d'une manière ou d'une autre!

Pendant la récupération, l'étape finale ne m'a parut faisable qu'à partir de dimanche matin, et j'avais déjà pris deux bons repas copieux. Autant dire que je ne regrette pas du coup.

Mais musculairement, tout était super. Je m'éclate vraiment en descente et dans les cailloux, et ne pas prendre de bâtons me permet de vraiment m'amuser à crapahuter et me faufiler partout. Ça me fait perdre du temps sur les montées roulantes, donc je vais peut-être essayer l'an prochain, mais pour moi le plus important reste d'être maitre de son équilibre.

Je me suis bien éclaté pendant ces 97km et 8000m de D+, la prochaine fois, je ferais un vrai ultra complet, avant de faire plus, qui sait...







lundi 22 août 2016

Dernière Ligne Droite

Enfin l’Échappée Belle se profile

L'objectif principal de ma saison est ma première participation à un vrai ultra: 11000 mètres de D+, 144 Km.
Pour la première fois, ce sera nuit à la belle étoile et course de plus de 24 heures.
Ma préparation s'est passée plutôt comme prévue. Après un dernier trail long fini en bonne forme, et un enchainement sur un petit trail court dans le foulée me rassurant sur ma force, Juillet et Aout ont été tournés vers la recherche de fraicheur physique.
Les intensités ont été plus faibles, les sorties plus orientées plaisir et découverte. J'ai pu découvrir la base de trail de Bures sur Yvette, et surtout aller en Ardèche sur les petits sentiers près des gorges.
Avant de couper une semaine, comme j'aime bien faire pour la fraicheur mentale pour le jour J, je suis aussi allé courir dans les Ecrins pour me rassurer sur l'altitude. Sans problème les cols à 2500m!

Ma grande progression cette année a vraiment été sur la durée d'efforts que je tiens. Je peux maintenant enchainer des sorties longues, avec du dénivelé, sans soucis. Je peux faire 7 heures de vélo ou de trail dans la montagne sans rien manger de consistent. Et repartir à chaud après un sandwich au pâté! Je me sens tellement à l'aise seul dans la montagne, avec mes jambes pour avancer et un peu d'eau sur le dos...

Maintenant, je vais juste commencer la course avec un seul objectif: m'amuser! Tant pis si je me grille sur certaines parties ou perds des place pour regarder le paysage, je vais tout faire pour que ce soient 40 heures de liberté.

dimanche 3 juillet 2016

Le fichier pour convertir les rythmes en km/h et inversement

Un petit article très court, le contenu étant un fichier Excel!

Ce fichier vous permet d'avoir une vue globale de l'équivalence entre rythme et kilomètres par heure. Pour que quand une montre affiche 3min 47, on puisse rapidement trouver l'équivalence monde réel en km/h (15.85 km/h).

Le classeur Excel: https://drive.google.com/file/d/0B273-KyrBjRHaWxhZkpzOF80OGc/view?usp=sharing

Trail du Baudet 16kms

Un tout petit compte rendu pour un tout petit trail!
https://flow.polar.com/training/analysis/667034750
https://fclaonathletisme.sharepoint.com/Pages/default.aspx
https://fclaonathletisme.sharepoint.com/Documents/Trail%20du%20Baudet%202016%20r%C3%A9sultats.pdf


En furetant sur internet, je me rends compte que le FC Laon organise un trail. Accompagné d'une petite marche, je me dis que c'est l'occasion parfaite d'aller courir pendant que les accompagnants marchent près du lac de Chamouille.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Une semaine après le trail de la vallée des lacs, les jambes sont un peu lourdes. Donc je décide de faire le 15 km, et non le 30, histoire de faire un tour rapide. La plus courte distance que je n'ai jamais faite! Les informations en ligne sont minimales, pas de trace, pas de dénivelé, je me fais une idée grossière à partir de résultats de l'an dernier.

Dès le départ par contre, les jambes répondent! Et c'est parti. Je commence avec le groupe de tête sans problème. C'est un rythme plus rapide que d'habitude, mais c'est une distance d'entrainement que j'ai l'habitude de gérer en toutes circonstances.

A la première bosse, je suis une attaque d'un concurrent. Je me retrouve 2ème et quand même pas mal dans le rouge. Je reste à cette place jusqu'au 8ème km, profitant de ma technique en descente plus que la force en montée que je n'ai pas tout à fait retrouvée en une semaine.

Je pensais que le ravitaillement serait à la moitié, mais en fait il est au 10ème km! J'y suis en 40:19, pas mal du tout. Mais j'ai déjà perdu pas mal de places (5 ou 6). J’attrape une bouteille d'eau et c'est reparti. On commence tout de suite par une montée, la plus longue du circuit, 100m D+ pas trop pentu mises à part quelques marches dans un village. Je me sens bien en haut, et recommence à mettre de la force. Une petite descente rapide (avalée entre 17 et 22 km/h) et une nouvelle montée. Plus courte, un peu plus raide. Je lâche les poursuivants directs. S'ensuit une portion plutôt descendante avant le dernier coup de cul. A ce point, on en est à 15km, c'est officiel, on fera plus que les 15 affichés! Plus personne ne me suit, je me relâche pour la descente finale. Mais à 400m de l'arrivée, j'entends des pas. Je remets un coup d'accélérateur, il s'éloigne de nouveau.

La ligne franchie, je suis content de mon temps en 1h11 pour 16km, 4:17 de moyenne, soit tout pile 14km/h! Bien, mais la prochaine fois je ferais moins n'importe quoi au début!

Ambiance bien familiale, saucisse et bière à l'arrivée. Chouette expérience que de tourner les jambes dans un petit coin comme ça. Et pour couronner le tout, 6ème à l'arrivée, et une petite coupe.

mercredi 22 juin 2016

Trail de la Vallée des Lacs 87kms

Compte Rendu du Trail de la Vallée des Lacs 87kms

Temps: Averses, de 9 à 16° environ selon l'altitude et l'heure.
http://tracedetrail.fr/en/trace/trace/19786
http://trailvalleedeslacs.com/
https://www.chronorace.be/Classements/Classement.aspx?eventId=1187790385579555&mode=large&IdClassement=13539

Briefing

Un retour pour ce trail. Ça ne m'avait pas réussi pour l'Ecotrail de Paris cette année, où j'étais parti beaucoup trop vite. Cumulé à la difficulté que j'avais eue à finir ce trail vosgien l'an dernier, le mot d'ordre était de bien profiter avant d'aller vite.
Le départ et l'arrivée sont au même endroit, et c'est un peu plus pratique pour la logistique, même si cette fois-ci j'ai eu la chance d'avoir une ravitailleuse à partir du 60ème! Merci marraine :)
Avant le départ, on apprend que quelques kms seront en moins, mais je ne comprends pas vraiment où ce sera, a priori avant le Hohneck.

Jusqu'au premier ravito, courts de tennis de Vertbruche, km 21

Et hop! c'est parti. Je ne me sens pas vraiment réveillé. J'ai l'impression d'avoir peu de tension. Très vite on monte à 950 mètres, et je sens que l'oxygène n'est pas tout à fait aussi abondant qu'au niveau de la mer. La fatigue en plus, ça fait de drôles de sensations dans les jambes. Je pousse un peu dans les montées, mais en faisant relativement attention. Les descentes jusqu'au lever du jour sont effectuées avec précaution. Par contre, dès le soleil levé, mode bobsleigh enclenché! Je me fais deux bonnes descentes pleine balle, et ça fait du bien. Rien que ça justifie les 4 heures de route et le levé à 2heures du matin. Je m'éclate! Les cuisses aussi évidemment, mais raisonnablement. Je rattrape des groupes, et à la moindre petite bosse derrière les laisse me redoubler. Bah oui, il faut bien récupérer. Au ravito par contre, je sens que c'est fini. Il est temps de reprendre les choses sérieuses. Profiter de la course, trouver un groupe qui me convient et garder de la fraicheur pour la suite. Je m'arrête assez longtemps, il ne fait pas froid. Je m'étire un peu et laisse partir une bonne vingtaine de personnes avant moi. Pour une fois je n'ai pas très faim, mais je bois beaucoup d'eau. Je n'ai que de la sucrée dans le sac, donc ça rafraichit vraiment. Je repars à 6h45, et me dis que c'est quand même un bon début de journée.

R1 à R2, juste avant Blanchemer (km 34)

Cette partie s'est passée sans encombre. J'ai bien mangé pendant, c'était l'heure du petit déj! Mais pas de difficulté insurmontable ou de descente extraordinaire. Le rythme est bon, la fatigue se dissipe, et même les nuages semblent commencer à laisser des trouées. C'est le début de la journée qui commence. Classiquement, on commence avec une bonne grimpette, je continue de descendre plus rapidement que mon groupe mais je pousse moins. J'ai vraiment l'impression que le ravitaillement arrive très vite. A mon habitude, je profite des divers amuses bouches. Tucs, chocolat, saucisson, pain d'épice... Et bien sûr de l'eau. Je n'ai pas besoin de faire le plein, ça m'arrange. Juste après le ravito c'est le Rainkopf! Mieux vaut être léger.

R2 à R3, Mittlach (km 51 46)

Le Rainkopf est un point important du trail. C'est la première vraiment longue montée. 450m de D+. On commence direct avec un vrai petit raidard un peu glissant. Mais ensuite le rythme est plus régulier. J'ai vraiment l'impression d'avancer. D'ailleurs je retrouverais au sommet des personnes qui m'avaient dépassées au début de la montée. Bien manger, bien boire, c'est long en temps si ce n'est en distance. Guetter la petite vibration de la montre qui marque le kilomètre. "Tiens, c'est le moment de boire un coup, ça fait 10/15 min qu'on ne s'est pas parlé!". Arrivé en haut, la déception. Une nappe de brouillard pour les 100 derniers mètres de D+. Mais la bascule juste effectuée, et ça se dégage! Pause paysage obligatoire. On a une vue sublime sur le lac d'Altenweiher, sur lequel nous descendons.
La descente se fait vraiment sans problème. Il y a une partie bien technique au début mais je la passe en mode récupération. Et puis plus la descente va, mieux je me sens. Je me tape un km en 5 min au 44ème, pour fêter les 6 heures de course. C'est parfait, j'aurais les jambes pour le gros morceau de ce trail après Mittlach. Au ravitaillement, je perds quelques minutes à redémarrer le portable. Il faut bien prévenir marraine que ça y est, je suis en route vers le Sotré! Bien ravitaillé bien sûr. Je suis un peu déçu de ne pas avoir fait la bosse qu'il y avait l'an dernier, c'est là le sentier coupé, mais bon, c'est de toute façon un excellent parcours. En plus, je peux ranger le coupe vent pour la première (et seule) fois du parcours.

R3 à R4, Refuge du Sotré (km 55)

Ha cette montée! 750m de D+ d'une traite, un répit et une petite remontée sur la fin pour arriver au Hohneck. Malheureusement, on ne passera pas par le lac, les conditions sont trop mauvaises. Donc c'est le même chemin que l'an dernier. Cette fois ci, je ne me fais pas avoir. Je reste concentré su ma montée et uniquement ma montée. Je démarre avec une femme, mais je la double assez vite au début. Comme au Rainkopf, j'avance quand même. Mais là c'est un peu plus raide, moins régulier. Ça sent la vraie montagne. Et la vache aussi, mais la vraie vosgienne, alors tant pis si quelques bouses nous forcent à changer de trajectoire :). Ouf, on arrive au replat avant le Hohneck. Je vais très bien! Je mange un bout, prend un peu de temps pour récupérer, et hop, je recours jusqu'au coup de cul final. Je n'avais rien vu de tout ça l'an dernier tellement la purée de pois était dense! C'est beaucoup plus facile pour le moral de voir la ferme auberge au loin. Et la bonne surprise de la fin: des marches! Habitant du 11ème qui finit tous ses entrainements par les escaliers, ça me va très bien. Je double d'ailleurs pas mal de gens qui buttent, et même des concurrents du 55km qui vont partager la fin du circuit. Ensuite, petite descente vers le refuge du Sotré, où marraine m'attend. Ha! On souffle, on mange un sandwich. Mais au moment de repartir, une grosse averse tombe. Je décide d'attendre, mais je grelotte. Je prends une soupe de vermicelles que j'avale d'une traite. Je repars au moment où ça se calme, les muscles froids mais un moral pas mauvais.

R4 à R5, lac de Longemer (km 69)

J'avais un extrèmement mauvais souvenir de cette partie. Mais cette fois ci, à la sortie du Sotré, j'ai juste un peu froid. Pas de douleur insurmontable, ou de fatigue trop prononcée. Il y a pas mal de D- à gérer, donc le fait que les cuisses étaient encore un peu fraiches était rassurant. Vu les enregistrements de la montre, ce n'était pas qu'un impression. J'arrivais bien à taper les 12km/h dans la descente, et toujours dans un bon rythme. Je me rappelais de trois montées, et c'est ce qu'il y avait. On arrive au bord de Longemer, et on me demande si c'est encore loin. Trop frais pour y croire, j'annonce 4km et un petit coup de cul. Mais en fait pas du tout. On y était! Ravitaillement assez long, envie de profiter du moment encore plus que vraiment me reposer. Quel pied! Dommage que ce soit fini dans 14 km. Mais bon, il ne faut pas encore faire le zouave, ce n'est pas rien 14km après plus de 10 heures de course.

R5 à Arrivée, lac de Gérardmer (km 84)

On attaque juste après le ravito avec un tout droit dans la pente pendant 50m. Une corde a été mise en place, et heureusement, ça glisse beaucoup! Tout le corps travaille pour monter ce coup de cul. L'effort est intense, on en est à 10h44 de course... Me rappelant du parcours, je sais que ça monte de manière presque continue, pas trop fort, jusqu'à un plat vraiment long. Donc je profite des moments sans trop de dénivelé pour récupérer plutôt que courir. Bonne tactique! Dès que le replat a commencé, je me suis remis à courir. Et ensuite, sur le haut des pistes, j'ai pu me faire des faux plats sans perdre trop le rythme. Ce n'était pas à des vitesses folles, mais ça équivalait à 9km/h sur le plat, et 10 en descente.
Et quelle descente! Dans la boue parfois jusqu'au début du mollet. des conditions que je ne crains pas du tout! J'ai été bien entraîné cette année par le trail de la Brie des Morins, et en plus j'ai vraiment grandi en randonnant sur ce type de sentiers. Seul bémol, les chaussures trouées. A chaque flaque un peu profonde, il fallait que le sable et la terre mouillé se repositionne bien. Mais y'a pas à dire, sauter dans les flaques, c'est toujours cool!
Et puis pour le moral c'est bon aussi, car il y avait une pas mal de coureurs beaucoup plus précautionneux! Ça fait des dépassements faciles. Et juste avant la dernière petite bosse, on en a besoin. Je me rappelais très, très bien de cette bosse, et donc je savais que juste derrière, c'était la descente sur l'arrivée. J'avance bien dedans. Pas vite du tout, peut être, mais elle ne fait que 300 mètres de long.
Enfin la descente finale. Ha! Sur goudron, pas cool pour les cuisses! Et voilà que je suis entouré de trois traileuses du 55! Je vais plus vite qu'elles, bien aidé en descente par les quelques kilos en plus. Et hop, c'est fini. Gagné! Que c'était bien. Rien à dire, il fait pas toujours beau, mais intrinsèquement c'est beau les Vosges! Vivement la prochaine!
Le résultat: 53ème sur 316, 6.7 km/h de moyenne pour 12h42 de course. Trééés bien :)

Matériel sur moi

Ravitaillement sur parcours: Sac à eau 2 litres Kalenji, avec beaucoup de poches avant. Barres et boisson énergétique citron Aptonia. Saucisson maigre.
Chaussures Salomon Sense Pro, certainement pour la dernière fois en compét :(
Sous couche manche longue Gore, t-shirt Salomon.
Compression bras et mollet , chaussettes Compressport (les chaussettes sont une bonne pioche!)
Imperméable Salomon, porté presque tout le temps.
Montre Polar V800

samedi 11 juin 2016

Le Cycliste Masqué

J'ai donc lu Je Suis le Cycliste Masqué d'Antoine Vayer, et d'un cycliste anonyme. Et je l'ai dévoré. Le témoignage cru et complet de ce que ça veut dire d'être cycliste pro dans les années 2000. C'est un livre qui a fait beaucoup parlé de lui. L'histoire de l'auteur y est pour beaucoup. Ancien entraineur de Festina passé de l'autre côté du dopage, les procès d'intention ont été légions.

Mais sur le contenu c'est un livre sur la condition d'un athlète professionnel. Le besoin de résultats, de participer à toutes les courses voulues par l'équipe. Se distancer de sa condition humaine et tout faire pour pédaler, pédaler, pédaler. Et en plus devoir rester compétitif. Cela veut dire qu'il faut gérer tous les autres aspects de sa vie de la manière la plus mécanique possible. Les relations amoureuses inclues. Mais aussi son rapport à la santé. D'où les pratiques dopante. Il y a beaucoup d'adjectifs qui peuvent resortir au fil de la lecture. Choquant, perturbant, glauque. Mais pour moi reste tout de même l'admiration. La qualité du travail fourni dans ces conditions est incroyable. Et je suis sur que radio peloton sait de quel(s) coureur(s) viennent les anecdotes, mais ce n'est pas un livre qui pointe du doigt. C'est l'état actuel, des choses sont mieux que d'autres, des évolutions sont en cours. Si la vérité ternit un peu le spectacle, il est temps d'être responsable et adapter le spectacle. On le fait bien pour les animaux de cirque!
Ce livre est pour moi, simple spectateur, nécessaire à la compréhension de ce que je regarde.

Et puis il y a l'entrée dans un monde que je ne vois que de l'extérieur. Alors malgré tout je prends des astuces. A Laurent Fignon j'ai récupéré sa sur-compensation (le fait de s'entrainer très fort une semaine avant la course puis de couper). Au cycliste masqué, j'ai pris de dormir les pieds un peu levés quand je force trop. Plus que des gains marginaux, c'est bon pour le moral! Ha l'effet placebo... le tout est d'y croire! De toute manière, le reste n'est pas trop applicable quand toute notre vie ne tourne pas autour d'un seul but.

Littérairement, j'ai tout de même été un peu déçu, mais ça reste un des livres que j'ai lu le plus vite!

samedi 28 mai 2016

La magie de l'expiration

Mais pourquoi diable s'essouffle-t-on? Quand on court, c'est toujours la même chose. Depuis le début, on nous explique que c'est normal. On respire plus vite, et le cœur suit.
On nous dit ensuite que c'est pour qu'il y ait plus d'oxygène dans le sang, qui alimente les muscles, et hop on court.
Ensuite, en SVT on apprend que l'on expire du dioxyde de carbone et de la vapeur d'eau.Si on creuse encore, on nous parle de décomposition de glucides, et à quel point faire de l'exercice sans respirer amène de l'acide et des crampes. On oublie quelque chose:

On expire de la graisse!

 

La graisse est faite quasiment que de carbone et d'hydrogène. On ajoute de l'oxygène en respirant, et la graisse se "casse" en molécules plus simples de CO2 et d'eau (H20), que l'on expire par échange gazeux.
Donc une activité qui fait maigrir, fait forcément beaucoup respirer!

La magie du cycle de l'oxygène


L'oxygène de l'atmosphère vient du CO2, qui, par photosynthèse, utilisant l'énergie des rayons du soleil, est cassé en carbone et en oxygène gazeux (O2). (Ce que ça veut dire aussi, c'est que le carbone qui compose les plantes vient du carbone de l'air!)
Donc ce rejet des plantes, l'oxygène, nous le consommons pour vivre. En retour, nous l'expulsons accompagné de carbone sous forme de CO2. Que les plantes cassent pour nous fournir de l'oxygène.
Et pour ne pas casser les principes de la thermodynamique, (L'énergie se conserve et l'entropie augmente), on doit tout ce cycle uniquement grâce à l'apport d'énergie du soleil!

Pour conclure, j'aime bien penser à cette expérience que j'ai lue mais dont je ne retrouve plus la source: On enfermerait un homme et une plante dans une cloche hermétique. L'homme perdrait sa graisse, et donc son carbone et son eau, et la plante le récupérerait et grandirait. Mais bien sûr à la condition que la plante puisse absorber le carbone, donc qu'il y ait de la lumière.
L'énergie solaire est bien plus présente que ce que l'on pense dans notre monde!


Un bon lien

http://www.science-et-vie.com/2014/12/quelquun-perd-du-poids-va-graisse-on-vient-comprendre/



dimanche 22 mai 2016

Réflexions Mécaniques

Il faut courir pour avancer et non pas courir pour courir. Cette phrase, j'y pense beaucoup. Que ce soit dans les moments vraiment durs dans lesquels il est impossible de courir, ou dans les moments durs, dans lesquels courir fait mieux avancer. Mais au delà de la partie psychologique, il faut aussi y penser lorsque l'on travaille sa technique!

L'importance du centre de gravité (aussi appelé nombril)

 

Le but de toute course est de parcourir la distance horizontale le plus vite possible. Le centre de gravité, ou centre de masse, est important justement dans les cas de translation. C'est à dire quand l'on cherche avancer tout un corps. Il y a deux raisons principales à cela:
  1. On ne fait pas bouger le centre de gravité sans réaction sur un support (voir la vidéo ci-dessous)

    (Bien sur, il finit par s'en sortir avec des mouvements d'air, mais il aurait aussi pu jeter sa chemise ou son pantalon ;) )
  2. Comme on peut aussi le voir, toute action qui n'est pas directement sur le centre de gravité, crée une force de rotation (mouvements des bras, des jambes etc...)
De ces deux grands principes, on peut tirer des conclusions importantes pour la course:
La première est que chaque mouvement des membres devra être compensés par le "core" pour toujours garder le même cap. Cela veut aussi dire que chaque écart sur les appuis par rapport au centre de gravité devra lui aussi être compensé pour aller tout droit.

La seconde est plus un corolaire. Si il faut éviter les mouvements parasites qui pourraient modifier l'avancée horizontale (et dans la bonne direction) du centre de gravité, il faut encore plus éviter de le faire bouger dans des directions parasites!

De l'efficacité du vélo

 

Mais pourquoi avance-t-on si vite à vélo? Pourquoi est-ce qu'un coureur bien entrainé pourra sprinter à 50 voire 60 km/h, rouler à 30 km/h sur le plat à vélo, mais ne pourra sprinter qu'à 20-30km/h à pied et tenir une cadence de 12 à 15km/h?
La raison principale c'est que le vélo nous aide énormément à éliminer tous les mouvements parasites du centre de gravité. La rigidité du vélo nous aide par deux aspects:
  1. Le centre de gravité est toujours à la même hauteur et ne varie pas.
    En effet, tout changement de hauteur du centre de gravité engendre un travail. Vers le bas, c'est évidemment un "cadeau" de la gravité, mais vers le haut, il faut se battre contre elle.
  2. L'énergie des mouvements excentrés est transférée au pédalier. Pas besoin de se focaliser sur un point d'attaque sous le centre de gravité, la force est transmise grâce à l'axe. Et les bras de leviers rigides entre le guidon et les pédales fait que la compensation de ce qui reste est facilitée (au moins jusqu'à un certain point)
 La course, par son mouvement en deux étapes principales (contact et en l'air), nous obligent à faire monter et descendre le centre de gravité en permanence. En plus, pas de gros axe de pédalier pour s'assurer que les mouvements excentrés soient transmis avec un maximum d'efficacité. Tout doit passer par les muscles du corps.

Comprendre les recommandations classiques

 

Le but de ces exemples est de comprendre le pourquoi des recommandations classiques pour courir vite et longtemps: une fréquence élevée, peu de mouvement du bassin et des épaules, et une attaque le plus possible en dessous du centre de gravité.
  1. Fréquence élevée
    Plus on reste longtemps en l'air, plus la gravité nous fera descendre. En plus, là où la physique est méchante, c'est que la gravité nous fait accélérer, donc la distance parcourue augmente avec le carré du temps. En gros, ça donne ce type de courbe:
    Mais l'énergie que l'on doit dépenser pour remonter de la chute, elle ne dépend que de la hauteur! Donc avoir une cadence plus élevée nous créera moins de D+ à notre niveau, pas seulement pour chaque foulée, mais aussi par durée de sortie.
    Et bien sûr, l'impact de la gravité influe directement sur la position du centre de gravité, quelles que soient les gesticulations autour!
  2. Peu de mouvements du bassin et des épaules
    On peut aussi appeler ce conseil "rester bien en ligne". Ces mouvements sont normaux lorsque l'on est en contact avec le sol. On pousse un peu avec l'épaule opposée, cela compense le fait que le pied n'est pas exactement dans l'axe d'avancement. Mais il faut à tout pris éviter de trop en faire, et synchroniser au plus la force que l'on met dans ces mouvements avec la poussée.
  3. Attaquer en dessous du centre de gravité
    Rien ne sert de chercher loin devant. Pensez à une chose simple: la différence de temps que l'on peut rester en "faisant la chaise", et en attendant bien droit dans une file d'attente... L'effort n'est pas comparable.

Conclusion

Ce sont toujours des éléments auxquels je pense quand il s'agit de franchir un obstacle ou essayer une autre technique pour s'améliorer. Alors c'est une première approche, elle doit bien sûr être couplée avec ses sensations et douleurs. Mais revenir à la base de la physique permet souvent d'éviter de s'entrainer trop longtemps dans la mauvaise direction, ou d'appliquer trop strictement des techniques sans pouvoir mesurer en quoi elles améliorent le mouvement (4 poses par exemple).

vendredi 13 mai 2016

Enfin Inscrit!

Avoir une course en tête est toujours important pour s'entrainer dur. Celle là est particulière. J'y pense depuis janvier mais pour des raisons pratiques, je ne m'étais toujours pas inscrit. Ça y est c'est fait. J'en rêverais peut-être un peu moins la nuit. Rendez-vous le 18 Juin maintenant.

C'est un trail sur lequel je reviens. Je l'avais titillé l'an dernier, finisher dans la douleur, les bronches infectées et une heure de sommeil toussotant pour tout repos. Il faut bien l'avouer, la fierté et l'émotion initiale passées, la montagne avait quand même gagné cette fois ci. 14 heures, un peu plus. Dans le brouillard, le frais. Malgré un bon temps, à l'arrivée je ressentais tous les sentiers passés, toutes les pierres instables, les sauts de ruisseau, les montées.... La montagne m'était rentrée dedans.

Donc c'est repartit. J'attends tout avec impatience, mais je sais que c'est l'inattendu qui restera. Il n'empêche je me remémore la beauté, le calme, la fraicheur des sapins et des lacs. La première grosse montée vers le Rainkopf, nom barbare mais qui n'est qu'un avant goût de ce qui nous attend après au Hohneck. Un début droit dans la pente, une pause illusoire et c'est reparti après, même dénivelé, coupé en deux exactement. Dans le brouillard. Refuge du Sotré. Un des endroits les plus exposés des Vosges, autant dire qu'il faut pas trainer si on ne veut pas se refroidir. Plus de dénivelé insurmontable, mais après de tels efforts chaque kilomètre se fait long. De plus en plus long. Jusqu'à se retrouver en haut des pistes, on croise un sentier du départ et là il faut compter sur l'énergie du désespoir et finir.

Alors bien sûr, je ne vais pas gagner contre la montagne cette fois ci non plus. Qui sait, l'abandon n'est jamais une vraie défaite sur ce genre de distances. Mais j'espère que je vais moins l'énerver. Que mes pas seront légers, et qu'elle se laissera contempler le plus longtemps possible. Qu'elle me montre tous ses états, du lever de soleil aux reflets des sapins sur les lacs l'après midi. Et là, le finish sera une toute autre souffrance, un arrachement à une journée de trail.

Trail de la Vallée des Lacs
PS: Sur ce trail, j'avais eu la chance d'être soutenu. Quel bonheur de voir une tête connue dans ces conditions!

samedi 7 mai 2016

Ce que je mange

Ce que je mange

Cet article n'a pas pour but d'être une référence, mais j'ai fait des essais qui m'ont apportés certains résultats, ce dont je fais part. Ce ne sont pas des conseils universels bien sûr, mais quelques pistes.

Avant c'était pâtes

Jusqu'à un an ou deux, mon alimentation tournait autour des glucides. Je ne mangeais quasiment que de pâtes le soir, avec un supplément viande, parfois. Peu de graisses, juste un peu quand je me suis rendu compte que ça calmait des problèmes de peau.
Le midi, c'était sandwich ou plat du jour + frites. Le matin, du pain et de la confiture.

Maintenant c'est plus varié

Mon premier changement a été lors du petit déjeuner. Je me suis rendu compte lors de mes déplacements qu'à l'hôtel je mangeais du bacon, des omelettes et d'autres choses savoureuses et protéinées sans problème de digestion. Le repas tient en plus bien au ventre, et je pouvais retarder le repas de midi avec moins d'irritabilité.
J'ai donc ramené un peu des ingrédients pour le petit déjeuner: un oeuf au plat et du fromage blanc, avec des dlocons d'avoines ou d'autres mélanges de céréales sans sucre. Un fruit ou des fruits secs en complément.

Le soir, j'essaie plus fréquemment de varier, avec une viande et des légumes plutôt que des féculents purs. En dessert, un laitage ou de la compote.
Et e midi, le sandwich est devenu exceptionnel, avec plutôt une quiche ou des plats préparés avec un contenu en protéines suffisant.

Des premiers résultats

  • Une meilleure récupération
    Toutes les protéines supplémentaires font du bien aux muscles. Les petites douleurs disparaissent plus vite.
  • Une meilleure réponse à l'entrainement
    En plus de la récupération, je développe de nouveau certains muscles, et la vitesse et la charge de travail augmentent en fonction.
  • Plus d'énergie
    J'ai vraiment l'impression d'être plus en forme. Je dors toujours beaucoup, mais c'est beaucoup plus récupérateur. Avoir plus de sentiment de satiété doit aider aussi!

Et quelques effets secondaires

Parfois, le manque de glucides se fait sentir. Pas de force à l'entrainement. Mais rien qu'un bon plat de pâtes ne peut rattraper!
Au début aussi, impossible de stabiliser mon poids. J'étais rassasié trop tôt, et perdais du poids en permanence. C'est surtout problématique en hiver. Frissonner au moindre coup de vent n'est pas agréable... Un peu d'éducation à prendre, mais l'effet inverse n'est jamais loin non plus. Quand une erreur de 100g de pâtes n'augmente l'apport en calorie que de 360 cal, ce n'est pas le cas de 100g de saucisson...

Au final, c'est quand même plus fun

Le point le plus important je trouve, est que c'est beaucoup plus drôle de manger et faire à manger comme ça! Tout est testable, du temps qu'il y a quelques protéines dedans: tofu, lentilles, fèves, toutes sortes de laitages, des fruits et légumes jamais essayés auparavant....
Bref, beaucoup de positif dans ce changement, qui m'a permis de remplir quelques carences en s'amusant! Mais bien sûr, la règle d'or est toujours de rester ouvert.

dimanche 1 mai 2016

Ultra Trail de la Brie des Morins 87kms

Temps: Nuageux et frais (entre 5 et 10 degrés), pluie la nuit précédente.
http://tracedetrail.fr/fr/trace/trace/9327
http://ultratrailbriedesmorin.fr
http://ultratrailbriedesmorin.fr/wa_files/UTBDM2016_20Solo_20Chrono.pdf

Jusqu'au premier ravitaillement (17km)

Dès le départ, je me sens pas trop mal. Je laisse filer la tête de course, mais me retrouve dans un groupe de 4 entre la 6 et 9ème place. C'est un trail familial, donc le niveau n'est pas super élevé, mais ça fait du bien de tourner les jambes correctement. Le profil est très roulant dans cette partie, peu de boue mais suffisamment pour que je me fasse un petite glissade sur les fesses.
J'ai un peu faim donc je mange bien, et laisse le groupe filer.

R1 à R2 (36km)

Section encore assez roulant sur le début, puis on rejoint les courses plus courtes (30 et 66km). C'est boueux, et avec le piétinement et des travaux forestiers, certaines pentes sont très glissantes, et la montée est bien galère. Du coup, mode gestion. Surtout ne pas trop forcer, la boue fait déjà assez faire des gestes involontaires comme ça. Et puis, tout le monde autour est beaucoup plus frais, donc il faut se recentrer sur soi. Au R2, encore assez faim, je prends mon temps. Il fait bon, c'est abrité. Je perds encore une place, mais ça me permet de profiter serein.

R2 à R3 (50km)

On se sépare des 30, et les 66 commencent à être dispersés. Je suis dans un tempo, alors qu'eux commencent à sentir les km (ils en sont à 27 à ce ravitaillement). Ca va me permettre d'en rattraper jusqu'à la fin! La boue est toujours présente en grande quantité, mais certaines montées ruissellent, donc avec un passage stable mais encore plus mouillé!
Je suis très content de mon état à 50k.
Une petite décontraction. encore un ravitaillement salé et sucré. Et c'est reparti.

R3 à R4 (62 km)

Le plus court des inters. Je me fais doubler par une personne, mais je la garde en vue. Au final on aura pas mal parlé aux ravitos, et l'arrivée mais on était trop dans notre rythme pour vraiment courir ensemble. Je tape dans ma réserve de noix de jambon, et le sel fait du bien.
Ca ne m'empêche pas de bien me ravitailler. A ce moment, je me sens toujours pas mal du tout.

R4 à R5 (75km)

Partie la moins roulante. Mais ça fait du bien de casser un peu la course. J'arrive bien à courir même dans les parties en légère montée. Ça sent la fin, et c'est des routes marrantes!
 Je continue quand même à taper dans mes snacks sur le chemin, ca fait du bien.
Au ravito, du coup je n'ai plus faim! Mais là, surprise! Le parrain de la course Luca Papi a décidé de ne plus forcer. Chapeau à lui pour vouloir finir quand même, avec son agenda surchargé!

R5 à L'arrivée (87km)

Là, rien ne peut plus m'arriver. Il y a un peu de dénivelé, mais ce n'est pas vraiment casse patte. Je cours bien, malgré la fatigue mentale qui s'installe. Je me retourne pour voir si je n'ai pas raté mon chemin et SPLASH! Je trébuche sur une pierre et m'étale dans un ornière pleine d'eau. Pas de gravité, mais ça réveille sacrément! Le balisage était tellement bon, que non, je n'avais même pas raté mon chemin :).
L'arrivée vient, et là c'est que du fun. Une dernière petite montée puis une descente faite avec l'influx que l'on retrouve pour l'occasion. Un petit message au micro, récupération du lot finisher, puis direction la voiture pour mettre des habits secs.
Quelle course! Un bon repas de l'orga puis retour à la maison.

Conclusions

Malgré la boue, j'ai réussi à garder quelques réserves pour ne pas finir complétement vidé. Et ça fait du bien!

Équipement

Chaussures Salomon Sense Pro, Compression jambe et bras, montre V800, coupe vent et tshirt salomon, et sous-couche manche longue Gore, buff Ceramiq.
Dans l'ensemble un bon choix, modulable pour les quelques parties un peu douces, et chaud pour les plaines ventées.