mercredi 22 juin 2016

Trail de la Vallée des Lacs 87kms

Compte Rendu du Trail de la Vallée des Lacs 87kms

Temps: Averses, de 9 à 16° environ selon l'altitude et l'heure.
http://tracedetrail.fr/en/trace/trace/19786
http://trailvalleedeslacs.com/
https://www.chronorace.be/Classements/Classement.aspx?eventId=1187790385579555&mode=large&IdClassement=13539

Briefing

Un retour pour ce trail. Ça ne m'avait pas réussi pour l'Ecotrail de Paris cette année, où j'étais parti beaucoup trop vite. Cumulé à la difficulté que j'avais eue à finir ce trail vosgien l'an dernier, le mot d'ordre était de bien profiter avant d'aller vite.
Le départ et l'arrivée sont au même endroit, et c'est un peu plus pratique pour la logistique, même si cette fois-ci j'ai eu la chance d'avoir une ravitailleuse à partir du 60ème! Merci marraine :)
Avant le départ, on apprend que quelques kms seront en moins, mais je ne comprends pas vraiment où ce sera, a priori avant le Hohneck.

Jusqu'au premier ravito, courts de tennis de Vertbruche, km 21

Et hop! c'est parti. Je ne me sens pas vraiment réveillé. J'ai l'impression d'avoir peu de tension. Très vite on monte à 950 mètres, et je sens que l'oxygène n'est pas tout à fait aussi abondant qu'au niveau de la mer. La fatigue en plus, ça fait de drôles de sensations dans les jambes. Je pousse un peu dans les montées, mais en faisant relativement attention. Les descentes jusqu'au lever du jour sont effectuées avec précaution. Par contre, dès le soleil levé, mode bobsleigh enclenché! Je me fais deux bonnes descentes pleine balle, et ça fait du bien. Rien que ça justifie les 4 heures de route et le levé à 2heures du matin. Je m'éclate! Les cuisses aussi évidemment, mais raisonnablement. Je rattrape des groupes, et à la moindre petite bosse derrière les laisse me redoubler. Bah oui, il faut bien récupérer. Au ravito par contre, je sens que c'est fini. Il est temps de reprendre les choses sérieuses. Profiter de la course, trouver un groupe qui me convient et garder de la fraicheur pour la suite. Je m'arrête assez longtemps, il ne fait pas froid. Je m'étire un peu et laisse partir une bonne vingtaine de personnes avant moi. Pour une fois je n'ai pas très faim, mais je bois beaucoup d'eau. Je n'ai que de la sucrée dans le sac, donc ça rafraichit vraiment. Je repars à 6h45, et me dis que c'est quand même un bon début de journée.

R1 à R2, juste avant Blanchemer (km 34)

Cette partie s'est passée sans encombre. J'ai bien mangé pendant, c'était l'heure du petit déj! Mais pas de difficulté insurmontable ou de descente extraordinaire. Le rythme est bon, la fatigue se dissipe, et même les nuages semblent commencer à laisser des trouées. C'est le début de la journée qui commence. Classiquement, on commence avec une bonne grimpette, je continue de descendre plus rapidement que mon groupe mais je pousse moins. J'ai vraiment l'impression que le ravitaillement arrive très vite. A mon habitude, je profite des divers amuses bouches. Tucs, chocolat, saucisson, pain d'épice... Et bien sûr de l'eau. Je n'ai pas besoin de faire le plein, ça m'arrange. Juste après le ravito c'est le Rainkopf! Mieux vaut être léger.

R2 à R3, Mittlach (km 51 46)

Le Rainkopf est un point important du trail. C'est la première vraiment longue montée. 450m de D+. On commence direct avec un vrai petit raidard un peu glissant. Mais ensuite le rythme est plus régulier. J'ai vraiment l'impression d'avancer. D'ailleurs je retrouverais au sommet des personnes qui m'avaient dépassées au début de la montée. Bien manger, bien boire, c'est long en temps si ce n'est en distance. Guetter la petite vibration de la montre qui marque le kilomètre. "Tiens, c'est le moment de boire un coup, ça fait 10/15 min qu'on ne s'est pas parlé!". Arrivé en haut, la déception. Une nappe de brouillard pour les 100 derniers mètres de D+. Mais la bascule juste effectuée, et ça se dégage! Pause paysage obligatoire. On a une vue sublime sur le lac d'Altenweiher, sur lequel nous descendons.
La descente se fait vraiment sans problème. Il y a une partie bien technique au début mais je la passe en mode récupération. Et puis plus la descente va, mieux je me sens. Je me tape un km en 5 min au 44ème, pour fêter les 6 heures de course. C'est parfait, j'aurais les jambes pour le gros morceau de ce trail après Mittlach. Au ravitaillement, je perds quelques minutes à redémarrer le portable. Il faut bien prévenir marraine que ça y est, je suis en route vers le Sotré! Bien ravitaillé bien sûr. Je suis un peu déçu de ne pas avoir fait la bosse qu'il y avait l'an dernier, c'est là le sentier coupé, mais bon, c'est de toute façon un excellent parcours. En plus, je peux ranger le coupe vent pour la première (et seule) fois du parcours.

R3 à R4, Refuge du Sotré (km 55)

Ha cette montée! 750m de D+ d'une traite, un répit et une petite remontée sur la fin pour arriver au Hohneck. Malheureusement, on ne passera pas par le lac, les conditions sont trop mauvaises. Donc c'est le même chemin que l'an dernier. Cette fois ci, je ne me fais pas avoir. Je reste concentré su ma montée et uniquement ma montée. Je démarre avec une femme, mais je la double assez vite au début. Comme au Rainkopf, j'avance quand même. Mais là c'est un peu plus raide, moins régulier. Ça sent la vraie montagne. Et la vache aussi, mais la vraie vosgienne, alors tant pis si quelques bouses nous forcent à changer de trajectoire :). Ouf, on arrive au replat avant le Hohneck. Je vais très bien! Je mange un bout, prend un peu de temps pour récupérer, et hop, je recours jusqu'au coup de cul final. Je n'avais rien vu de tout ça l'an dernier tellement la purée de pois était dense! C'est beaucoup plus facile pour le moral de voir la ferme auberge au loin. Et la bonne surprise de la fin: des marches! Habitant du 11ème qui finit tous ses entrainements par les escaliers, ça me va très bien. Je double d'ailleurs pas mal de gens qui buttent, et même des concurrents du 55km qui vont partager la fin du circuit. Ensuite, petite descente vers le refuge du Sotré, où marraine m'attend. Ha! On souffle, on mange un sandwich. Mais au moment de repartir, une grosse averse tombe. Je décide d'attendre, mais je grelotte. Je prends une soupe de vermicelles que j'avale d'une traite. Je repars au moment où ça se calme, les muscles froids mais un moral pas mauvais.

R4 à R5, lac de Longemer (km 69)

J'avais un extrèmement mauvais souvenir de cette partie. Mais cette fois ci, à la sortie du Sotré, j'ai juste un peu froid. Pas de douleur insurmontable, ou de fatigue trop prononcée. Il y a pas mal de D- à gérer, donc le fait que les cuisses étaient encore un peu fraiches était rassurant. Vu les enregistrements de la montre, ce n'était pas qu'un impression. J'arrivais bien à taper les 12km/h dans la descente, et toujours dans un bon rythme. Je me rappelais de trois montées, et c'est ce qu'il y avait. On arrive au bord de Longemer, et on me demande si c'est encore loin. Trop frais pour y croire, j'annonce 4km et un petit coup de cul. Mais en fait pas du tout. On y était! Ravitaillement assez long, envie de profiter du moment encore plus que vraiment me reposer. Quel pied! Dommage que ce soit fini dans 14 km. Mais bon, il ne faut pas encore faire le zouave, ce n'est pas rien 14km après plus de 10 heures de course.

R5 à Arrivée, lac de Gérardmer (km 84)

On attaque juste après le ravito avec un tout droit dans la pente pendant 50m. Une corde a été mise en place, et heureusement, ça glisse beaucoup! Tout le corps travaille pour monter ce coup de cul. L'effort est intense, on en est à 10h44 de course... Me rappelant du parcours, je sais que ça monte de manière presque continue, pas trop fort, jusqu'à un plat vraiment long. Donc je profite des moments sans trop de dénivelé pour récupérer plutôt que courir. Bonne tactique! Dès que le replat a commencé, je me suis remis à courir. Et ensuite, sur le haut des pistes, j'ai pu me faire des faux plats sans perdre trop le rythme. Ce n'était pas à des vitesses folles, mais ça équivalait à 9km/h sur le plat, et 10 en descente.
Et quelle descente! Dans la boue parfois jusqu'au début du mollet. des conditions que je ne crains pas du tout! J'ai été bien entraîné cette année par le trail de la Brie des Morins, et en plus j'ai vraiment grandi en randonnant sur ce type de sentiers. Seul bémol, les chaussures trouées. A chaque flaque un peu profonde, il fallait que le sable et la terre mouillé se repositionne bien. Mais y'a pas à dire, sauter dans les flaques, c'est toujours cool!
Et puis pour le moral c'est bon aussi, car il y avait une pas mal de coureurs beaucoup plus précautionneux! Ça fait des dépassements faciles. Et juste avant la dernière petite bosse, on en a besoin. Je me rappelais très, très bien de cette bosse, et donc je savais que juste derrière, c'était la descente sur l'arrivée. J'avance bien dedans. Pas vite du tout, peut être, mais elle ne fait que 300 mètres de long.
Enfin la descente finale. Ha! Sur goudron, pas cool pour les cuisses! Et voilà que je suis entouré de trois traileuses du 55! Je vais plus vite qu'elles, bien aidé en descente par les quelques kilos en plus. Et hop, c'est fini. Gagné! Que c'était bien. Rien à dire, il fait pas toujours beau, mais intrinsèquement c'est beau les Vosges! Vivement la prochaine!
Le résultat: 53ème sur 316, 6.7 km/h de moyenne pour 12h42 de course. Trééés bien :)

Matériel sur moi

Ravitaillement sur parcours: Sac à eau 2 litres Kalenji, avec beaucoup de poches avant. Barres et boisson énergétique citron Aptonia. Saucisson maigre.
Chaussures Salomon Sense Pro, certainement pour la dernière fois en compét :(
Sous couche manche longue Gore, t-shirt Salomon.
Compression bras et mollet , chaussettes Compressport (les chaussettes sont une bonne pioche!)
Imperméable Salomon, porté presque tout le temps.
Montre Polar V800

samedi 11 juin 2016

Le Cycliste Masqué

J'ai donc lu Je Suis le Cycliste Masqué d'Antoine Vayer, et d'un cycliste anonyme. Et je l'ai dévoré. Le témoignage cru et complet de ce que ça veut dire d'être cycliste pro dans les années 2000. C'est un livre qui a fait beaucoup parlé de lui. L'histoire de l'auteur y est pour beaucoup. Ancien entraineur de Festina passé de l'autre côté du dopage, les procès d'intention ont été légions.

Mais sur le contenu c'est un livre sur la condition d'un athlète professionnel. Le besoin de résultats, de participer à toutes les courses voulues par l'équipe. Se distancer de sa condition humaine et tout faire pour pédaler, pédaler, pédaler. Et en plus devoir rester compétitif. Cela veut dire qu'il faut gérer tous les autres aspects de sa vie de la manière la plus mécanique possible. Les relations amoureuses inclues. Mais aussi son rapport à la santé. D'où les pratiques dopante. Il y a beaucoup d'adjectifs qui peuvent resortir au fil de la lecture. Choquant, perturbant, glauque. Mais pour moi reste tout de même l'admiration. La qualité du travail fourni dans ces conditions est incroyable. Et je suis sur que radio peloton sait de quel(s) coureur(s) viennent les anecdotes, mais ce n'est pas un livre qui pointe du doigt. C'est l'état actuel, des choses sont mieux que d'autres, des évolutions sont en cours. Si la vérité ternit un peu le spectacle, il est temps d'être responsable et adapter le spectacle. On le fait bien pour les animaux de cirque!
Ce livre est pour moi, simple spectateur, nécessaire à la compréhension de ce que je regarde.

Et puis il y a l'entrée dans un monde que je ne vois que de l'extérieur. Alors malgré tout je prends des astuces. A Laurent Fignon j'ai récupéré sa sur-compensation (le fait de s'entrainer très fort une semaine avant la course puis de couper). Au cycliste masqué, j'ai pris de dormir les pieds un peu levés quand je force trop. Plus que des gains marginaux, c'est bon pour le moral! Ha l'effet placebo... le tout est d'y croire! De toute manière, le reste n'est pas trop applicable quand toute notre vie ne tourne pas autour d'un seul but.

Littérairement, j'ai tout de même été un peu déçu, mais ça reste un des livres que j'ai lu le plus vite!