dimanche 23 avril 2017

Compte Rendu - EcoTrail Paris 2017 - 80km

18 Mars 2017, 80km, Saint Quentin - Paris
Frais mais sans être trop froid (entre 7 et 12°C). Menaçant mais pas de pluie.

Une approche nouvelle

Après l'échec relatif de l'année dernière (temps légèrement pire qu'il y a deux ans), je suis parti sans me mettre de pression.
Grâce à la lecture du livre "Natural Born Heroes" de Mc Dougall, je crains beaucoup moins la fringale, et je sais que je peux continuer à avancer dans la plupart des circonstances.
Seulement cette année est aussi marquée par le début d'un nouveau poste, qui me fait me déplacer à l'étranger. C'est comme ça que les deux semaines précédent l'écotrail, j'étais en déplacement dans des pays d'Afrique. Heureusement, une pause en France le week end central m'a permis de faire quelques kilomètres précieux.
Tout juste rentré, je m'aligne donc ce samedi midi sur frisquet sur la ligne de départ. Pas vraiment d'objectif précis en tête. Surtout, une envie de profiter, de ne pas regarder la montre et d'avancer. Je mange pas mal de quatre quarts avant la course. Pas super diététique, et l'assurance de partir le sang plein de sucres, mais ça fait du bien au moral. Je me place relativement devant au départ, mais moins que l'an dernier. C'est donc avec une sacrée envie de m'éclater que je m'élance, mais aussi une petite fatigue qui traine.

Départ - Buc, 23km

Le départ lancé, je remonte pas mal de personnes. J'essaie de ne pas perdre trop d'influx, mais je m'étais tout de même placé un peu trop en arrière. Tant pis, je ne stresse pas et me dis que je finirais bien par trouver un groupe à mon rythme. J'ai l'impression d'être très à l'aise, mais je ne force pas sur les premiers petits coups de culs; quelques ponts et digues à escalader.
Avec l'expérience, j'ai pu préparer mon sac avec moins de choses. Juste quelques barres et la poche à eau remplie partiellement. Bien sur le matériel obligatoire : frontale, portable... mais rien de superflu. C'est tout de même plus agréable de courir léger.
Et je cours pas mal je trouve. La première heure passe, je n'ai toujours pas faim et peu soif, signe d'un rythme plutôt maitrisé. Avant d'aborder les premières bosses, je mange un bout de barre de céréale pour me donner du courage, et j'ai à peine le temps de réfléchir que je suis déjà au premier ravitaillement.
Moins de deux heures, c'était inespéré au départ. Par contre, j'ai besoin de manger sérieusement. Il est presque deux heures et je n'ai toujours pas mangé de repas de midi après tout!
Et puis c'est l'occasion de discuter avec les bénévoles. Ça fait du bien au moral, et c'est important aussi.
Surtout qu'avec un départ aussi rapide, plus rapide que l'an dernier encore, je ne sais pas si je n'aurais pas tout un coup de moins bien ensuite. Le prochain ravito est dans 20 km, et il n'y a que de l'eau. Si la baisse de rythme arrive, c'est dur pour le moral.

Buc - Meudon 23km

C'est la partie redoutée par tous ceux qui font l'écotrail. La partie avec le plus de dénivelé, et on n'est récompensé que par un coup de flotte sur la terrasse venteuse et froide du château.
Dans ma tête c'est clair: le prochain ravitaillement est celui du km 58.
J'aborde donc cette partie sans pression, et en ayant bien mangé. Donc tout va bien. Il n'a pas l'air de vouloir pleuvoir, et il fait presque bon en courant. Les petites bosses s'enchainent et je ne souffre pas. Je suis le rythme en  général, et ne force pas. Je me retrouve tout de même à l'aise et je cours sur certaines montées, que je trouve moins cassantes que les autres années.
Comme il n'y a que de l'eau je mange une barre dès que le besoin s'en fait ressentir. Je me dis que je me ferais une barre "ultra" (plus grasse et pleine de chocolat) lors du ravitaillement. C'est important de se fixer un objectif, aussi futile soit-il! Et au final, je ne vois pas le temps passer. Je n'ai pas besoin de trop récupérer, et ma vitesse me semble bonne.
En 2h20, j'arrive au point d'eau.
Comme prévu, un vent froid souffle fort, et les bénévoles sont aussi frigorifiés que nous! Je bois pas mal, je remplis un peu ma poche, et à l’abri d'un petit muret sors ma barre au chocolat. Je ne prends même pas le temps de la finir sur place. Je la fini en marchant pour ne pas trop me refroidir. Les jambes sont un peu raides tout de même, je me suis bien donné. J'ai fait cet inter, ravitaillement précédent compris, à une moyenne de 9.36 km/h. L'an dernier, j'étais à 7.37km/h après ma fringale.

Meudon - Chaville 12 km

Le début n'est pas facile à gérer. On s'est refroidi les jambes lors du ravitaillement, et on enchaine sur une descente bitumée. Ce n'est pas très agréable, mais c'est aussi sur ce type de terrain que je m'entraine. Je ne perds pas trop de temps, et rattrape quelques concurrents lors de la descente. Ensuite on remonte vers Chaville, et on se promène dans le parc de l'observatoire de Meudon. De longues lignes droites dégagées et ventées. Pas évident pour le moral.
J'ai un peu de mal à me réchauffer, et les jambes sont raides. Je marche un peu plus que ce que je voudrais en montée, et la foulée est lourde. La fatigue se fait sentir aussi, j'ai tout de même fait 12h d'avion entre Jeudi et Vendredi.
On retourne ensuite dans la forêt, et à peine le temps de dire ouf,le ravitaillement arrive.
Un vrai complet cette fois ci, dont je profite bien. Eau gazeuse, banane, et surtout saucisson et fromages frais. de quoi bien se caler avant de repartir.

Chaville - Saint Cloud 12 km

Certainement la partie la plus compliquée pour moi. Les jambes sont lourdes et je n'arrive pas à retrouver une souplesse satisfaisante. Ça tape, et je n'aime pas ça. C'est une partie dure mentalement en plus, la nuit arrive, et on rentre vite dans le parc de Saint Cloud. Mais on doit en faire tout le tour avant le ravitaillement. Le paysage est monotone, bien entretenu, pas vraiment les singles challengeant que j'aime et qui font passer le temps.
Les bosses commencent à être dures à avaler. Heureusement, le ravitaillement présédent fait effet, et sur la fin je me sens mieux qu'au début. Et puis arrive la côte juste avant le dernier arrêt. On entend la sono en haut, et là on retrouve des forces. C'est parti, pas le moment de flancher. Au dessus, la vue sur Paris et belle, et on sent déjà l'odeur métallique de la tour Eiffel. Le moral peut remonter.
Je fais un ravitaillement plus rapide que le précédent, mais tout de même avec de la soupe chaude, mais moins de saucisson.

Saint Cloud - Tour Eiffel - 10 km

Il faut mettre la frontale, puis direction les quais de Seine. Comme d'habitude, la descente après la pause fait mal aux pattes. Il faut bien se décontracter et ne pas trop y penser.
Je me suis très bien nourri tout le long, et je n'ai pas l'intension de baisser de rythme, au contraire. Longer des bords de rivière représente la plus grande partie de mes entrainements. Je sais faire, et tant pis si ça pique un peu cette fois-ci.
Je maintiens entre 11 et 12 km/h sur le plat. L'impression d'avancer vite fait du bien. Je fais attention et mange un bout de barre pour éviter le coup de moins bien au moment du dernier sprint. Bien m'en a pris, je croise une paire de concurrents plutôt à bout de forces.
Cette partie est celle qui reste le plus en tête, malgré la nuit et les pertes de lucidité. Je me rappelle de tout, des intersections, de l'entreprise de ciment, des péniches boite de nuit, et enfin de la petite ile que l'on traverse au milieu des touristes. Puis on retourne sur le quai, direction le parvis de la Tour Eiffel.
Je ne prends que peu le temps de lever le nez. Je compte les vibrations de ma montre m'indiquant qu'un kilomètre a passé. Je ne la regarde pas pour vérifier, et compte. A la septième vibration on longe la gare RER, je sais que le parvis n'est plus loin. Un dernier coup de collier.
Cette année on est passés dans le petit parc près de la tour, c'est une bonne idée, même si c'est un peu moins pratique pour retrouver ma supportrice dans le noir!
J'attaque les étages et je donne tout. Je monte deux à deux les marches, tant pis si il y en a plus que ce dont je me souviens. L'arrivée est toujours super. La forme a été là toute la journée, je sais que le temps sera bon. Et il l'est! 8h16, soit 1 heure de moins que l'an dernier. Ravi. Vivement le prochain!

Post Partum Scriptum

Par rapport à l'été dernier, la forme n'était pas tout à fait là. Surtout sur ma foulée, j'ai pas mal tapé le pied. Je ne suis pas très satisfait de ça, et c'est un gros point que je travaille depuis.
Sur les ravitaillements, ça va mieux en mangeant. Mes meilleurs résultats ont été sur des trails où je goutais tout ce qui était à disposition. De la soupe aux fruits en passant par le coca et le saucisson. J'essaie tout de même de manger moins de glucides sur ces ravitaillements, et de me concentrer sur le salé.
Mais être aussi efficace en début de saison, c'est tout de très bonne augure pour mon prochain objectif!

Equipement

Sac à eau dkt 12l
Chaussures Salomon Sense Ultra 4
Des barres Aptonia (céréales, pates de fruit et Ultra chocolat / orange)
Compression aux mollets et aux bras