dimanche 4 février 2018

Compte Rendu Trail des Marcassins 2018

Lieu: Saint Brice sous Foret, Foret de Montmorency
Météo: 5-8°C, couvert, quelques bruines
Terrain: Moitié chemins forestiers, moitié singles.
Distance / Dénivelé: 34km / 800m D+
Temps / Classement : 3:01:25 / 21ème sur 259 partants

Nouvelle saison, Nouvelle alimentation

J'ai repris l’entraînement relativement tôt cette année, après une coupure pendant tout Octobre. Mon finish sur l'Infernal 200 et la gestion des ravitaillements m'a donné envie de tenter une alimentation pauvre en glucide, riche en graisses (Low Carb High Fat) pour améliorer mon taux d’oxydation des graisses pendant l'effort (par rapport aux glucides), et mieux gérer mon poids.
Je me retrouvais souvent à me bâfrer au premier ravitaillement de tout et n'importe quoi, ce qui me faisait perdre pas mal de temps. De plus, je me sentais en limite de fringale régulièrement pendant les courses (avec parfois des vraies dures comme sur l'EcoTrail 2016). Beaucoup de pro et moins pro trouvent important de taper dans les graisses pour s’entraîner en ultra. N'ayant pas de moyen de mesure du type d'oxydation, je me suis dit que le meilleur moyen était donc de manger le moins de glucide possible pour en avoir le moins disponible pendant les courses et les entraînements.
J'avais aussi de gros soucis de gestion de mon poids. C'était en général impossible pour moi de compenser les dépenses de l’entraînement juste avec des glucides ou principalement avec des glucides. Sur une sortie de 30k, c'est 2500 calories dépensées environ, soit environ 750 grammes de pâtes crues. Autant dire que cuites c'est impossible à avaler en une fois... Résultat, j'oscillais toujours entre perte de poids pendant les périodes d’entraînement intenses, et gain lors des phases de repos.
Donc depuis Novembre, j'ai réduit les glucides à la portion congrue, en augmentant certains types d'aliments (fromages, viandes grasses, rillettes, œufs) et en ajoutant d'autres sources de graisse (beurre de cacahuète, huile d'olive, graines de lin, huile de coco...), en me contentant de légumes poussant au dessus du sol.

Comme souvent détaillé par les personnes se mettant à se régime, la première semaine fut très dure! A peine deux sorties courtes, la forme dans les chaussettes. Mais dès la deuxième semaine, j’appréciais déjà mieux mes sorties au foncier. C'est à ce moment que j'a acheté un cardio moins contraignant que la ceinture thoracique: le Polar OH1 qui se met autour du bras. Il me permet d'analyser a posteriori les niveaux d'efforts.
La troisième semaine, j'avais récupéré mon niveau d'avant le changement d'alimentation. Et la quatrième, je battais mon record de retour à la maison. Mon rythme cardiaque a réduit pour une vitesse donnée. Et mon poids se gère tout seul maintenant, ma faim arrivant à compenser mes efforts, ou absences d'effort. Autres effets bénéfiques, je récupère un peu plus vite qu'avant, et mes muscles sont un peu plus secs.

Bref, je me suis bien préparé, mais cette course est la première avec ce régime. Elle suit en plus deux semaines de déplacements, avec un entrainement pas optimal du coup. J'ai tout de même réussi à faire une sortie marathon en 3:30, malgré la boue et les inondations qui m'ont parfois ralenti. Puis une sortie semi marathon en 1:30, plus au sec. Dans les deux cas sans ravitaillement calorique et avec uniquement la bouteille d'eau que je transportais pour le marathon.

Arrivée sur la course

Pour cette course, je m'étais fait quelques cupcakes riches en graisse (base amande ou beurre de cacahuète, œuf, beurre, crème). C'est bon, et ça cale vraiment. Je pars de chez moi dans les temps, j'arrive au départ sans stress. Seul bémol, j'ai oublié mon cardio. Je vais devoir gérer au feeling. Un petit pipi et je suis sur la ligne 10 minutes avant le départ. J'ai envie de me placer dans les 30, pour ne pas trop à avoir à doubler dans la première partie.
Le temps a été exécrable les jours précédents, mais un peu moins pluvieux. Je m'attends tout de même à une galère boueuse. Cette année j'ai pris mes chaussures "Soft Ground" avec des gros crampons, je sais que ça va servir. Le départ est un peu en retard puis, sans prévenir, paf! le pistolet du starter retentit. Go!

Premier tour

 Le premier départ de la saison est toujours très motivant. Envie de bien faire, mais aussi de se tester, se mettre dans le rouge pour voir comment le corps réagit après ces mois sans compét'. Je pars sur un rythme que je sens comme étant au seuil. Pas trop d'accumulation lactique, mais qui pousse bien sur les jambes. J'attrape un premier groupe, que je lâche au bout de 2-3 bosses pour revenir sur le groupe précédent. On se retrouve à trois, et à mon habitude je les lâche un peu dans les descentes et ils reviennent dans la montée. Dans la forêt par contre, impossible de dire dans quelle position je suis.
Les chemins de ce premier tour sont agréables bien que boueux. Ils ne sont pas trop piétinés et ça accroche pas mal. Quelques trous cachés sous des flaques me créent des tensions, mais sans gravité. Les bosses s’enchaînent et j'arrive bien à monter dans les tours à chaque fois. Je suis content de mon rythme, et je reconnais la descente finale de l'an dernier assez vite. Je prends un verre d'eau et regarde ma montre: moins d'1:30. Je suis satisfait de mon temps, mais le ravitaillement ne se passe pas comme prévu. Mes petits gâteaux sont trop secs, et je n'arrive pas à les manger en trottinant.

Deuxième tour

Le deuxième tour commence et j'ai plus envie de courir trop vite. Mes entrainements à 150BPM max me manquent, un rythme plus zen et qui permet de profiter du paysage. En plus avec le ravitaillement raté, je n'ai pas très envie de plus puiser dans mes réserves que ça. Décidément, 3 heures de course c'est trop court pour moi, il m'en faut plus!
Malgré les encouragements du coureur de mon groupe, je décide de faire ce dernier tour mollo. En plus, avec le passage de tous les coureurs sur les sentiers, la boue est plus méchante que lors du premier tour. Je vais donc à un petit rythme et me fait doubler par pas mal de personnes, mais je n'y prête pas trop attention.
Ca fait du bien de profiter du lieu, de se remémorer le parcours, de respirer. Et au final les kilomètres continuent à défiler sans que je me fatigue trop.
Au 30ème, sur un replat, je me permet même de me ravitailler à nouveau.
Cette fois ci le moral est reparti et je fais les quatre derniers à une bonne intensité. Je me fais doubler une dernière fois, mais il n'arrive pas à prendre de champs.
La dernière descente est déjà là, et l'arrivée. Je vois que j'ai quasiment fait mon objectif de 3heures, et ma place est bien meilleure que l'an dernier.
J'ai aussi beaucoup moins mal aux jambes à l'arrivée. Je prends une saucisse et une soupe au ravitaillement, puis direction le riant parking du Carrefour de Saint Brice pour se changer.

Epilogue

Que de boue sur les vêtements et chaussures! Je tape tout ça comme je peux pour en enlever un maximum, mais il en reste plein. Il faudra que je rince tout ça avant de mettre à la machine...
Le retour se fait sans trop de problème, un peu fatigué mais il est encore tôt. Je rentre vers 13heures, la journée déjà bien remplie.
quand j'ai vu mon classement, je suis quand même un peu déçu de ne pas avoir forcé un peu plus lors du deuxième tour, mais mon état général me remercie. J'ai gardé une bonne souplesse dans les muscles, pas de crampes ou de douleurs intempestives. J'aurais quelques courbatures aux cuisses le lendemain, sur les muscles utilisé pour se repositionner dans la boue surtout, mais loin d'être en mauvais état! Ca fait du bien après tant de courses où j'arrivais complètement cassé.
Une seule envie maintenant, continuer la préparation pour Avril et l'Ultra du Pas du diable. Prochaine étape, l'Ecotrail 80 fin mars (si mon avion n'a pas de retard).

Vidéos

La première sortie trail pour ma petite caméra... Y'a des progrès à faire!